Il était porteur d'un patrimoine génétique précieux, Cachou, fils de Balou, a été retrouvé mort par des agents ruraux catalans le 9 avril 2020. Une mort qui interroge les défenseurs de la cause animale.
Son collier-GPS était immobilisé depuis plusieurs jours sur la commune de Les, en Val d'Aran (Espagne). Cachou, un ours mâle de 5 ans, vient d'être retrouvé mort, ce jeudi 9 avril 2020, par les agents ruraux catalans.
La cause de sa mort est pour l’instant inconnue. Sa dépouille a été transférée à l’Université autonome de Barcelone. Le service d’écopathologie de la faune sauvage doit pratiquer une autopsie.
Qui est Cachou ?
Né en 2015, Cachou est le fils de Plume et de Balou, dont il est la seule descendance. Pour tous les scientifiques il présentait un réel intérêt génétique. Son père Balou, lâché en 2006 à Arbas n'est pas affilié aux autres ours déjà présent dans les Pyrénées. Cachou n'avait pas été détecté en 2017. Identifié à nouveau en 2018. Porteur d'un patrimoine génétique différent du reste de la population des ours pyrénéens, sa mort est un coup dur pour tous les naturalistes et spécialistes.Cachou n'avait pas de descendance connue. En Espagne il était "référencé" comme "hautement prédateur". Un ours à l'origine de nombreuses attaques de troupeaux.Sa disparition renvoie à la grande fragilité de la population pyrénéenne d’ours, notamment du fait d’une diversité génétique insuffisante.
Association Pays de l'Ours - Adet
Cachou est-il mort empoisonné ?
L'annonce de cette mort, secoue également les défenseurs des ours en Béarn. Gérard Caussimont, Président du Fonds d'intervention Eco-Pastoral, F.I.E.P, est doublement inquiet.Il y a d'abord la triste nouvelle de la mort de Balou qui présentait un patrimoine génétique précieux. Mais malheureusement il n'y a pas que cela. Nous avons appris, par un quotidien espagnol, que depuis l'automne les autoristés catalanes ont appliqué un fongicide sur des carcasses pour provoquer des vomissements. Cette expériemntation avait pour but de détourner le plantigrade de la viande, avec l'espoir de réduire les attaques. C'est très inquiétant. Gérard Caussimont, Président du Fonds d'intervention Eco-Pastoral.
Inquiétude des défenseurs de l'ours en France
Cette information révélée par le quotidien espagnol " La Vanguardia " claque comme un coup de tonnerre pour la communauté scientifique française.Tous espèrent que les résultats de l'autopsie seront rendus publics et qu'elle sera réalisée en totale impartialité.Ces expériementations chimiques sont extrèmmeent préoccupantes. Cachou aurait pu servir de « cobaye » pour tester un répulsif contre la consommation de viande , nous souhaitons en savoir plus sur le fongicide utilisé. Gérard Caussimont, Président du Fonds d'intervention Eco-Pastoral.
Beaucoup de questions se posent sur la nature exacte du produit utilisé, sa formule, sa toxicité directe sur les espèces animales qui consomment ces carcasses, les ours mais aussi les charognards. Quel impact sur les organismes de la chaîne alimentaire ? Ce produit a-t-il eu un impact sur la santé de Cachou ? Gérard Caussimont, Président du Fonds d'intervention Eco-Pastoral
En espagne, l'IPCENA exige une enquête
Depuis hier, cette mort que certain qualifient de "suspecte" déclenche une série de réactions des organisations environnementales. L'IPCENA, Institució de Ponent per l'Estudi i la Conservació de l'Entorn Natural, (Institut de l'Ouest pour l'étude et la conservation de l'environnement naturel), considère qu'il "semble très peu probable que sa mort soit due à des causes naturelles".Conscient qu'il était l'un des spécimens les plus critiqués par certains secteurs de l'administration, pour ses attaques supposées, nous exigeons que les administrations compétentes, Conselh Generaau d'Aran et Generalitat de Catalogne, soient aussi transparentes que possible et qu'elles nous informent sur les causes et les circonstances, qui ont causé la mort de l'ours Cachou." IPCENA, Organisation écologiste espagnole.