Profiter d'un séjour dans l'une des six thalassothérapies de la côte basque n'est pas encore possible. Le déconfinement n'autorise pas encore ces établissements à recevoir du public. La présidente de France-Thalasso estime pourtant que toutes les mesures d'hygiène sont garanties.
Après de longues journées de confinement, l'envie d'un séjour les pieds dans l'eau de mer, dans l'un des six complexes de thalassothérapie de la côte basque titillent de nombreux aquitains. Mais il faut encore patienter ! Sur les standards téléphoniques des établissements, une voix prie les clients d'adresser un mail à la réception. D'autres répondent, mais sans pouvoir donner de dates de réouverture, encore inconnues. Et pour cause : elles sont suspendues aux décisions gouvernementales.
Le comité interministériel du tourisme, réuni ce jeudi 14 mai par Edouard Philippe, à Matignon, a annoncé que les dispositions pour la reprise de l'activité touristique seraient formulées le 25 mai, en concertation avec les autorités sanitaires. Il serait alors envisageable de se déplacer dans toute la France pour les vacances d'été.
L'heure est à la prudence
À Hendaye, la thalasso Serge Blanco pourrait rouvrir courant juin. À Saint-Jean de Luz, Thalazur, en plein travaux de rénovation, prévoit de recevoir la clientèle dans son hôtel cet été, et dans ses bassins aquatiques, à l'automne.Toujours à Saint-Jean de Luz, le Grand Hôtel Thalasso et Spa indique qu'il restera fermé jusqu'au 30 juin inclus, "compte tenu de l'évolution rapide du virus Covid-19 et des mesures prises par le gouvernement (...) à minima jusqu'au 2 juin".De son côté, le groupe Thalmar qui gère notamment deux établissements à Biarritz et Anglet, ne souhaite pas encore communiquer sur une prochaine reprise d'activité.
Poids lourd de l'économie
Pourtant ce secteur pèse lourd dans l'économie : 450 millions d'euros de chiffre d'affaires direct estimé, 500 000 curistes annuels dans 50 sites, sur toute la France. Et pour ne pas perdre cette clientèle, les professionnels sont en train de s'organiser, pour proposer des escapades en thalassothérapie en toute sécurité.Un guide opérationnel réunissant les bonnes pratiques sanitaires "sur-ajoutées" aux mesures d'hygiène déjà existantes vient d'être transmis au gouvernement, via le comité filière tourisme, et le secrétaire d'état au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.
C'est le syndicat national et professionnel de la thalassothérapie, France-Thalasso (ndlr : il représente 80% des établissements français), qui a effectué cette démarche, après une concertation de l'ensemble des acteurs. Sa présidente, le docteur Marie Perez-Siscar, estime que "les réouvertures peuvent se faire en toute sécurité, en répondant aux besoins des clients et aux éventuelles craintes des collaborateurs".EN DIRECT | Présentation par @EPhilippePM du plan pour le tourisme. #Covid19 #PlanTourisme https://t.co/43KtCJzDTP
— Gouvernement (@gouvernementFR) May 14, 2020
La thalassothérapie, c'est un bijou, un "resort" du bien-être, où l'on vient tout à la fois prendre soin de soi, se faire chouchouter, mais aussi dormir, et se restaurer sainement.
Marie Perez-Siscar, présidente de France-Thalasso
"Ce sont des séjours "package". Nous cumulons donc trois métiers. Pour chacun de l'un d'eux, nous avons élaboré des fiches sanitaires encore plus strictes que celles déjà pratiquées. Les espaces thalassos sont très propres, régulièrement désinfectés. Le personnel se lave les mains très souvent. Nous ferons tout cela encore plus fréquemment", ajoute la présidente du syndicat.
Des mesures adaptées
Des mesures concrètes ont été proposées par France-Thalasso pour envisager une réouverture mi-juin. Par exemple, dans les bassins, les agents chargés de la surveillance veilleraient à ce que les distances soient respectées entre les clients. Ils limiteraient également le nombre de personnes dans l'eau, et des couloirs de nage, à sens unique pourraient être prévus. Sous les jets, pour éviter les postillons, il faudrait attendre son tour, avec un seul client par équipement. Enfin, les transats seraient plus espacés et les espaces communs, deux fois plus désinfectés."Les clients ne sont pas malades. Au contraire, ils sont en bonne santé et viennent faire une cure en prévention. Il y a plus de risques d'être en contact avec le virus au supermarché où les produits sont parfois trop manipulés par les acheteurs, que dans une thalasso. Surtout si les mesures d'hygiène y sont augmentées ! En plus il s'agit d'eau de mer, très nettoyante", rappelle la présidente de France Thalasso.Ces éventuelles réouvertures se heurtent cependant à une autre difficulté. "80% des personnes qui réservent un séjour, le font en choisissant une destination attractive. Or, actuellement certains accès aux plages sont restreints, et l'on ne peut se déplacer que dans un rayon de 100 km. Cela limite le nombre de clients, constate le docteur Marie Perez-Siscar. Les habitués de thalasso sont principalement des touristes".Les personnes les plus vulnérables ne viennent pas en thalassothérapie.
Docteur Marie Perez-Siscar, Présidente de France-Thalasso
Ce tourisme de thalassothérapie est selon elle "un tourisme à contre-courant, car il ne connait pas de saison et fonctionne toute l'année. C'est une locomotive pour les petits commerces locaux, d'où l'importance de le réactiver rapidement". Un voeu, que chaque établissement fait, en attendant le 25 mai prochain.