Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les stations de sports d’hiver des Pyrénées-Atlantiques ont connu une saison pleine, sans pour autant atteindre des records.
Un enneigement massif, du froid et des heures d’ensoleillement. Après deux années tronquées par le Covid, toutes les conditions étaient réunies pour repartir de plus belle cet hiver dans les Pyrénées-Atlantiques. Une tendance qui s’est rapidement vérifiée en début de saison, avant de s’infléchir légèrement. “Nous avons eu beaucoup de monde dès les vacances de Noël et au mois de janvier, avec une météo parfaite et une excellente fréquentation, apprécie Olivier Grosclaude, directeur des stations de Gourette et La Pierre Saint-Martin. Ensuite, la météo était moins bonne et la fréquentation s’est tassée. C’était une bonne saison, mais pas exceptionnelle.”
Cette saison a notamment été marquée par la sortie progressive du Covid, qui a produit un double effet. “On a galéré au tout début avec les histoires de masque et de pass sanitaire. Les gens ont hésité, et cela s’est traduit par de l'attentisme avec des réservations de dernière minute, se souvient l’exploitant. Mais ils avaient aussi envie de retrouver le ski. L’appétit des clients est toujours bien présent.”
Deux-tiers des hébergements complets en moyenne
Un appétit toujours présent, y compris pour le ski nordique. Choisie parfois de manière contrainte ces deux dernières années en raison de la fermeture des remontées mécaniques, la discipline continue de séduire. “Nous avons eu entre 10 et 11 000 personnes sur le domaine nordique, c’est autant que lorsque le reste du domaine n’était pas ouvert, se réjouit Olivier Grosclaude. Ce n’était pas un effet conjoncturel.”
Preuve de la réussite globale de la saison, Gourette a enregistré plus de 275 000 journées de forfaits remontées mécaniques cumulées en 114 jours d’exploitation. Du côté des hébergements, le taux de remplissage atteint quasiment les deux-tiers entre mi-décembre et mi-mars, avec des pointes à plus de 90 % pendant les vacances de février, et un total de 196 000 nuitées sur la période. La Pierre Saint-Martin s’en sort aussi bien, avec 150 000 journées skieurs en 121 jours. “On est dans la moyenne des dix dernières années, affirme le directeur des deux stations. On retrouve nos clients, nos habitudes, et on est presque content que ça s’arrête. Les saisonniers étaient fatigués, ça veut dire que ç’a été intense et qu'il y a eu du travail.”
Vers un tourisme quatre saisons
Même constat au Somport, connu pour son espace nordique. Les skieurs y ont cumulé plus de 35 000 journées, et ce malgré certaines mesures anti-Covid qui ont particulièrement touché la station en raison de son emplacement à la frontière. “On travaille à 95% avec des Espagnols et les réglementations nous ont pénalisés, observe Bruno Guitton, directeur du domaine. Quand les frontières n’étaient pas fermées, c’étaient des limitations de déplacements en termes de kilomètres. Les gens n’avaient pas forcément le droit de bouger.”
Pour autant, le domaine a signé son troisième meilleur hiver sur les 15 dernières années. Sur sa lancée, il s’apprête à prendre le virage du tourisme quatre saisons. “On est en plein travaux pour développer des activités pour les hivers sans neige et l’été, avec l’aménagement de chemins pédagogiques, des locations de vélos et trottinettes électriques ou des jeux de pistes extérieurs, explique Bruno Guitton. On est au fin fond de la vallée d’Aspe, sur un territoire qu’il faut dynamiser et développer tout en étant respectueux de l’environnement, qui reste notre carte majeure.”
De quoi retrouver confiance et envisager du mieux possible les saisons à venir dans les Pyrénées-Atlantiques, hiver comme été.