Le préfet de Nouvelle-Aquitaine a présidé le 12 novembre 2018 une réunion sur l'avenir de la liaison ferroviaire Limoges-Angoulême. Depuis mars 2018, le TER ne peut plus rouler en Charente car les rails sont en trop mauvais état. Des travaux sont indispensables, la question est : qui va payer ?
Quel avenir pour la ligne ferroviaire Angoulême - Limoges ? La question a été au centre d'une réunion lundi 12 novembre 2018 à Angoulême, réunion présidée par le préfet de Nouvelle-Aquitaine Didier Lallement "à la demande de la Ministre des transports" en présence de plusieurs élus des collectivités locales concernées.Aucune annonce n'a été faite à l'issue de cette rencontre qui a duré deux heures : ni sur les travaux, ni sur le financement. Ce dossier est pourtant urgent. En 2017, 80 000 voyageurs empruntaient la ligne Limoges-Angoulême, soit deux fois moins qu'en 2007.
Depuis mars 2018, rejoindre Angoulême en train depuis Limoges est devenu un parcours du combattant. Le TER ne peut plus rouler en Charente car l'état des rails est trop mauvais pour garantir la sécurité des passagers, le trajet est donc devenu beaucoup plus long.
Pour Pierre Allard, le maire de Saint-Junien, "On est en train de nous réduire les infrastructures qui nous permettent d'aller dans la capitale régionale dans des conditions respectueuses de l'environnement, cette politique est incompréhensible !"
La SNCF -qui a ouvert ses portes mais n'a pas souhaité s'exprimer- a estimé que les travaux de réfection des voies pourraient coûter jusqu'à 150 millions d'euros étalés sur 30 ans mais dit ne pas pouvoir les financer seule. La Région Nouvelle-Aquitaine en charge des TER attend, elle, un geste de l'Etat et de la SNCF pour relancer la ligne.
Son vice-président en charge des transports Renaud Lagrave a été clair face à notre caméra : "Si au moment de l'examen de la loi mobilité, il n'y a pas de financement accru sur ces petites lignes, alors en Nouvelle-Aquitaine, ils [la SNCF] fermeront des lignes. Nous, nous refusons de les fermer"
Cet axe Angoulême-Limoges est "un cas d'école", selon notre confrère du journal Le Monde Frédéric Potet qui décrivait le 3 novembre 2018 la "lente et inexorable agonie d'une ligne ferroviaire".