Les bars, restaurants et discothèques du Limousin sont les grands absents des mesures d’assouplissement du confinement annoncées pour le 15 décembre 2020. Comment vivent-ils cette période ? Comprennent-ils les décisions gouvernementales ? Quelles sont leurs craintes pour l’avenir ?
Ce sont les grands absents des mesures d’assouplissement du confinement qui sont annoncées pour le 15 décembre : les bars, les restaurants, les discothèques ne pourront pas rouvrir avant plusieurs semaines, voire davantage pour les établissements de nuit.
Comment ces professionnels vivent-ils cette période en Limousin ?
Comprennent-ils les décisions gouvernementales ?
Quelles sont leurs attentes, leurs craintes pour l’avenir ? Le secteur pourra-t-il se relever de cette année 2020 ?
Pour en parler, Annaïck Demars reçoit :
- Philippe Simon, restaurant le Ponticaud à Limoges, membre du collectif "La révolte des tabliers "
- Jean-Luc Viginiat, restaurant le Montauban à Brive, président de l'UMIH en Corrèze (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie)
- Pierre Buonocore, animateur et patron de discothèque, représentant de l'AFEDD (Association française des exploitants de discothèques et dancings)
Morceaux choisis
Jean-Luc Viginiat : "Il y a des aides qui arrivent mais avec beaucoup de retard parce qu'il a fallu que nos organisations professionnelles bougent, remuent le cocotier pour obtenir des miettes ! Des miettes parce qu'aujourd'hui on nous tient la tête hors de l'eau, mais c'est tout. On ne sait pas comment va se passer l'avenir (...) Depuis le 15 mars, j'ai touché 5000 € de l'Etat sur cette période je fais un chiffre d'affaires de 80-90 000 €, faites le calcul vous-même."
Je crains qu'il y ait des gestes désespérés avec des gens qui peuvent prendre une arme pour mettre malheureusement fin à leurs jours mais qui peuvent aussi tirer dans le tas et moi c'est ça qui me fait peur !
Philippe Simon : "C'est notre raison de vivre, c'est un métier-passion et malheureusement c'est en train de se transformer en métier-cauchemar, bien au-delà du côté pécuniaire, il va y avoir de vrais drames sociétaux".
Ca m'arrive de penser à jeter l'éponge et heureusement on a notre clientèle qui nous fait garder cet entrain et nous fait lever le matin avec les petites personnes âgées dans mon quartier qui prennent des plats à emporter, avec ceux qui passent juste dire coucou, y'a une entraide, une solidarité qui est aussi relationnelle"
Pierre Buonocore : "Souhaiter une ouverture dans n'importe quelles conditions pour nous, c'est pas possible. Comment vous faites pour gérer quelqu'un qui a bu plusieurs verres d'alcool à 3h du matin ? Nous, on se bat pour ne pas ouvrir n'importe comment mais c'est vrai que ce sera difficile d'appliquer un protocole hygiénique dans nos établissements. On nous oblige à rester fermés, donc on veut que nos charges soient prises en compte totalement et pas des mesures à la petite semaine. Il y a des incohérences inadmissisbles !"
Il y a 1600 établissements de nuit en France (clubs et discothèques), on en a 300 qui sont en redressement aujourd'hui, dont 100 qui ont déjà fermé leurs portes
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