Le 10 mai 2001, la loi Taubira reconnaissant l’esclavage en tant que crime contre l’humanité était adoptée. France 3 Nouvelle Aquitaine revient 17 ans après, jour pour jour, sur cette loi mémorielle avec un documentaire suivi d’un débat. Retour sur l’histoire de cette loi.
► France 3 Nouvelle-Aquitaine et France 3 Pays de la Loire consacrent le jeudi 10 mai, "Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions", une émission spéciale à partir de 14 heures avec Christiane Taubira, Jean-Marc Ayrault, Eric Saugera et Viktor Lazlo.Depuis les années 70, les associations se mobilisaient pour faire reconnaître officiellement la mémoire de l’esclavage. En 1993, le député communiste Jean-Claude Gayssot devient en quelque sorte leur porte-parole et demande à l’état l’institution d’une journée nationale commémorant l’abolition de l’esclavage. Demande qui reste lettre morte.
La marche du 23 mai
Cinq ans plus tard, un autre député communiste, Bernard Birsinger dépose une proposition de loi relative « à la célébration de l’abolition de l’esclavage en France métropolitaine ». Proposition qui n’est pas adoptée. Cette année 1998 marque aussi le 150ème anniversaire de l’esclavage et le 23 mai une marche silencieuse à Paris réunit quelques 40.000 Antillais, Réunionnais, Guyanais et Métropolitains.Le 7 juillet de la même année Bernard Brisinger dépose une deuxième proposition de loi qui cette fois veut perpétuer le souvenir du drame de l’esclavage. La notion de mémoire prend une place importante dans l’écriture de cette proposition qui n’est pas retenue.
Une proposition portée par des députés de la Réunion
Il faudra attendre le 22 décembre suivant pour qu’une troisième proposition soit déposée avec cette fois la qualification de « crime contre l’humanité ». Elle est portée par trois députés communistes de l’île de la Réunion : Huguette Bello, Elie Hoarau et Claude Hoarau.Crime contre l'humanité
La dernière étape de ce processus législatif est la proposition de Christiane Taubira, alors députée de la Guyane qui inscrit la reconnaissance de la traite et de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Adopté le 10 mai 2001, la loi sera promulguée le 21 mai de la même année.