Ce vendredi matin, à l'appel d'une intersyndicale, les forces de l'ordre étaient réunies, en silence, devant leur commissariat à propos des suicides dans leur profession. En janvier dernier, deux policiers rochelais ont commis l'irréparable.
Des visages graves mais surtout un silence lourd. A Poitiers comme à La Rochelle, les policiers refusent d'oublier les collègues qui ont mis fin à leurs jours. En Charente-Maritime, l'émotion est d'autant plus palpable qu'en janvier dernier, deux d'entre eux sont passés à l'acte.
Pascal Trotin, du syndicat UNSA "On n'en a pas parlé, on ne le sentait pas venir. On a des problématiques autour des heures supplémentaires. Avec une hiérarchie qui n'est pas souvent derrière nous, on a du mal à tenir le coup"
Même discours à Poitiers, où une quarantaine de policiers était mobilisée ce matin, dénonçant une ambiance anxiogène.
Alain Pissard, Secrétaire départemental Unité SGP Police FO "Depuis les attentats de 2015, nous sommes suremployés, très mobilisés. Plus récemment avec le phénomène des gilets jaunes, nous sommes également suremployés, en particulier le samedi. Aujourd'hui, les policiers sont en burn out. La police nationale française est en burn out."
Une cellule d'écoute bientôt...
Au total, 28 suicides ont été enregistrés depuis le début de l'année dans la police nationale. La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, réagissait.
Christophe Castaner "J'ai mis en place une cellule de vigilance sur la question du suicide, que j'installerai dans les 15 jours. Pour qu'un policier, un gendarme, un fonctionnaire puisse, 24 heures sur 24, trouver une oreille attentive et ensuite être accompagné."
Mais pour ces policiers, cette annonce jugée tardive est insuffisante. Les syndicats sont attendus le lundi 29 avril, au ministère de l'Intérieur.