Une semaine après une cruelle défaite en Champions Cup, les "Jaune et Noir" ont eu raison de Pau et peuvent envisager une qualification directe en demi-finale du Top 14. Score finale 51 à 27.
D’un côté, les deuxièmes du championnat qui espèrent bien sécuriser une qualification directe en demi-finale et, surtout, digérer une amère défaite contre Toulouse en Champions Cup. De l’autre, les treizièmes au classement qui peuvent encore croire en leur destin et échapper aux barrages de relégation. Ce La Rochelle-Pau, s’il ne ressemble en rien aux anciennes joutes explosives entre les deux équipes à l’époque de la Pro D2, s’annonçait quand même comme un beau défi pour les deux équipes. On n’a pas été déçu.
Les Rochelais jouent parfois un peu trop avec le feu.
Si d’emblée les Palois confirment qu’ils ne sont pas venus voir la mer à La Rochelle avec une pénalité de Hastoy, ce sont bien les maritimes qui, dans la foulée, donnent le ton. Bourgarit réalise son premier grattage, Liebenberg s’engouffre dans les vingt-deux avec Atonio qui réalise une merveille de passe pour Tanguy qui n’a plus qu’à aplatir. Plisson, qui a retrouvé son poste, transforme.
Ça commence sur les chapeaux de roues et, cinq minutes plus tard, après une nouvelle offensive « jaune et noire », c’est Le Bail qui profite d’un ballon cafouillé par Dulin. L’international à sept file vers les poteaux et personne ne le rattrapera. Les Béarnais mènent alors 10 à 7, un peu contre le cours du jeu.
Après une pénalité de Plisson, le score est de parité au quart d’heure du match. Mais après un contre ruck dont les Rochelais ont le secret, c’est Bourgarit, encore lui, qui raffûte la défense adverse, perce et, au bout de l’action, Alldritt inscrit le deuxième essai. 15 à 10 pour les vice-champions d’Europe.
A la demi-heure de jeu, c’est Liebenberg qui fait parler la poudre et qui, tout seul comme un grand, alourdit l’addition. Les Rochelais sont sereins mais jouent parfois un peu trop avec le feu, notamment lors de relances hasardeuses dans leurs vingt-deux. La Section, elle, n’abdique pas et Hastoy s’échine à ramener les siens dans le camp adverse.
Les Béarnais se nourrissent surtout de maladresses facilement évitables de leurs hôtes et, suite à une perte de balle devant l’en-but, Pinto, l’international français en moins de vingt ans, réduit l’écart.
Il reste cinq minutes à jouer en première mi-temps et les Rochelais mènent 25 à 15. Surtout, ils se montrent systématiquement dangereux balle en main. Les Béarnais subissent et Kuffner écope d’un carton jaune. En supériorité numérique, les maritimes tapent en touche et, dans les arrêts de jeu, c’est Kerr-Barlow qui va en terre promise. A la pause, le score est de 32 à 15.
A la course au bonus
A la reprise, devant un petit millier de spectateurs pour la première fois de la saison à Deflandre, les « Jaune et Noir » régalent le public et n’hésitent pas à relancer de leur camp à l’image de Leyds. Il faudra une fatale petite faute de main au bout de l’action pour que Retière n’inscrive un essai de quatre-vingts mètres.
Malheureusement les esprits s’échauffent sur le terrain, l’arbitre monsieur Trainini s’agace et c’est le jeu qui en pâtit. Pesenti, à son tour, est envoyé dix minutes au frigo pour placage dangereux. Alldritt n’en demande pas tant et inscrit l’essai du bonus, transformé par Plisson. 39 à 15.
La messe n’est pas dite cependant et, à quatorze contre quinze, la Section en la personne de Van Dyk marque son deuxième essai. Tout est à refaire pour les Maritimes pour le bonus. Leyds règle très rapidement la question en s’échappant au milieu de terrain et en offrant une longue passe sautée à Darren Sweetnam. A l’heure de jeu, le score est de 44 à 20.
Mais Pau, fidèle à sa réputation, ne lâche rien et, à force de multiplier les temps de jeu, c’est Tuimaba qui slalome dans la défense et réduit le score. Sur le bord de touche, Jono Gibbes voit cette victoire à cinq points s’éloigner alors qu’en tête du classement la bagarre est féroce pour les play-off dans cette pénultième journée de Top 14. Heureusement, sur une énorme bévue béarnaise, Darren Sweetnam, joker médical, file seul entre les perches. 51 à 27, il reste deux minutes à jouer.
Le score en restera là et les spectateurs de Deflandre peuvent exulter comme dans le monde d’avant. "On accroche le bonus, même si on a failli le perdre sur la fin" déclare le capitaine Romain Sazy, "ça prouve la force de caractère, je suis très content pour le groupe". En attendant Toulouse-Clermont ce soir, le Stade Rochelais prend la tête du championnat.