Dans plusieurs villes de la région, avocats, magistrats et greffiers s'opposent à des dispositions de réforme de la Justice. Ils rappellent qu'en terme de budget alloué, la France se classe au 23ème rang des 28 pays de l'Union européenne.
Avocats, magistrats et greffiers manifestaient ce matin "pour une justice de qualité". A l'appel de 9 syndicats, ils dénonçaient des projets de réforme qu'ils estiment "régressifs". Plusieurs rassemblements se sont tenus jeudi en Poitou-Charentes.
A Poitiers, comme à Saintes, les professionnels de la Justice demandent des "réformes cohérentes pour une justice indépendante, humaine et protectrice".
Les professionnels de la Justice dénoncent des intentions de "pure façade" : "un agenda impossible de consultations qui aboutissent à des rapports aux conclusions prévisibles sur lesquelles s'organise un "dialogue" à marche forcée."
Le projet de réforme inclut une dématérialisation des procédures. Le choix du tout numérique a pour but d’accélérer les dossiers mais, selon les manifestants, serait au contraire un vrai handicap pour le justiciable. Ils notent que "15% des citoyens n'ont même pas accès à Internet et (...) près d'un tiers ne maîtrisent pas cet outil".
Ils estiment également que l'obligation d'avoir recours à un avocat pour tout litige supérieur à 5000 euros dissuadera les justiciables les plus modestes d'engager des procédures.
Manque récurrent de moyens
Ils notent également que si toutes les cours d’appels restent, physiquement, leurs prérogatives sont modifiées. Elles sont appelées à se spécialiser. Certaines affaires en appel à Poitiers pourraient ainsi être jugées à Bordeaux.
Enfin, thème récurrent depuis des années, les professionnels de la Justice dénoncent un manque de moyens récurrent. En France, "le budget de la Justice représente 1,8% du budget global, ce qui classe la France au 23ème rang sur les 28 pays de l’Union européenne".
Dans un communiqué, ils rappellent que la "France compte 4 fois moins de procureurs que la moyenne des autres pays européens, 2,5 fois moins de juges et presque 2 fois moins de personnels de greffe".