Savoir rapidement si l'on est porteur du VIH grâce à l'autotest

Vendu sans ordonnance dans les pharmacies pour moins de 30 euros à partir du 15/09, l'autotest est très simple d'utilisation. A partir d'un simple prélèvement de sang, on peut connaître un résultat en 15 minutes. Reportage puis analyse d'un spécialiste du CHU de Bordeaux.

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Invité plateau : Dr Mojgan Hessamfar, praticien hospitalier, service de médecine interne et des maladies infectieuses, groupe hospitalier Saint-André, pôle de médecine interne - CHU de Bordeaux
Date de diffusion : Lundi 7 septembre à 12H


Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus infectant l'Homme et responsable du syndrome d'immunodéficience acquise (sida), qui est un état affaibli du système immunitaire le rendant vulnérable à de multiples infections opportunistes.

Selon le dernier rapport de  l’ONUSIDA, 35,3 millions de personnes vivaient avec le VIH (PVVIH) dans le monde en 2012 ; 2,3 millions, nouvellement infectées et 1,6 millions étaient décédées de maladies liées au VIH/sida. 

En France, selon les dernières estimations, en 2010, 150 000 personnes vivaient avec le VIH (prévalence : 0,4 %). La prévalence chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) et les usagers de drogues par voie injectable (UDI) est de 18%. La prévalence a augmenté de 70% depuis 2000. Cette augmentation traduit une amélioration de la survie des personnes infectées mais aussi de nouvelles contaminations.

Entre 7000 et 8000 personnes sont nouvellement contaminées par le VIH en France chaque année, soit un taux d’incidence de 1,8/10000 personnes : 40 à 50% se produisent chez les HSH (incidence : 1/100 personnes) et 20 à 30% chez des hétérosexuels d’origine étrangères (incidence : 0,2/100 personnes). Grâce aux programmes d’échanges de seringues seul 2% des nouvelles contaminations concerne les UDI.

On estime qu’en France près de 30 000 personnes ignoraient leur séropositivité fin 2010 (épidémie cachée). Or l’absence de dépistage expose à un diagnostic tardif et à une propagation de l’infection par le VIH. En effet, un traitement antirétroviral efficace réduit de plus de 90% le risque de transmission du VIH.

Le dépistage des personnes appartenant à des groupes à risque (HSH, UDI, originaires de pays d’endémie, multipartenaires sexuels) doit être mené aussi bien par les médecins traitants que par les autres professionnels de santé confrontés à ces populations. Des campagnes d’incitation au dépistage doivent être répétées à destination du grand public et plus particulièrement ces populations à risque. Les nouveaux auto-tests de dépistages, prochainement sur le marché dans les pharmacies, devraient permettre une réduction de cette épidémie cachée.

En Aquitaine, selon les données de la cohorte des patients suivis dans un établissement public (Cohorte Aquitaine ANRS CO3) en 2014, 3800 PVVIH étaient suivis dont 140 nouveaux patients. Les femmes représentent 28% de la cohorte. Les HSH représentent 41% de la cohorte, les hétérosexuels 36% et, les UDI 14%. La moyenne d’âge de la cohorte était de 51 ans et 99% des patients étaient sous traitement antirétroviral et 90% en succès thérapeutique.

Le VIH s’attaque aux défenses immunitaires et plus particulièrement aux lymphocytes CD4 (sous population des globules blancs) dont le taux diminue dans le sang en l’absence de traitement et au fil des années d’infection. Ceci permet aux agents d’infections opportunistes de contaminer les patients qui ainsi entrent dans la phase Sida maladie.

D’après les dernières recommandations françaises du groupe d’experts dirigé par le Pr Morlat du CHU de Bordeaux, toute personne infectée par le VIH doit se voir proposer, quel que soit son nombre de lymphocytes CD4, un traitement antirétroviral pour son bénéfice personnel et pour diminuer le risque de transmission du virus.
L’observance thérapeutique est un élément clé du succès immuno-virologique, car en cas d’écart même minime d’observance, le virus deviendra résistant.

Source : Pr Philippe Morlat, Dr Mojgan Hessamfar
Service de maladies internes et maladies infectieuses - CHU de Bordeaux
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