En Nouvelle-Aquitaine, 1,292 milliard d'euros seront débloqués dans le cadre du Ségur de la santé. Un plan d'investissement pour soutenir les établissements sociaux et médico-sociaux. Détails de ce plan en Limousin.
Le Ségur de la santé a abouti à un plan gouvernemental afin de moderniser, d'améliorer le système de santé pour les 10 ans à venir. En Nouvelle-Aquitaine, 1,292 milliard d'euros seront investis. A titre d'exemple, en Haute-Vienne 21 millions d'euros seront débloqués, plus de 16 millions pour la Corrèze.
Ce Ségur remplit-il ses promesses ?
- Plus de la moitié de la somme allouée à la Nouvelle-Aquitaine (684 millions d'euros) est consacrée à des projets structurants, dans les hôpitaux, les Ehpad, cliniques mais aussi des centres de réadaptation comme à Noth en Creuse ou à Verneuil-sur-Vienne en Haute-Vienne.
Citons la Maison d’Accueil Spécialisée dans les troubles autistiques d’Aixe-sur-Vienne. Elle va bénéficier d’un peu plus d’1,260 000 million d'euros. Une partie de cette aide va servir à créer une nouvelle unité pour autistes très sévères :
C’est une excellente initiative du gouvernement. Il y avait des trous dans la raquette pour accompagner les autistes très sévères. Reste à obtenir les crédits de fonctionnement...
Des investissements structurels sont également prévus dans les hôpitaux de la région. Rénovation, achat de matériel, création d'unités. Un plan qui sert également à boucher les trous financiers : le Centre Hospitalier de Guéret recevra un peu plus de 9 millions d’euros d’aide dont près de 6,5 millions iront à la restauration des marges. Ils serviront à combler le déficit chronique d'un hôpital en pleine tension suite à la pandémie de Covid-19.
- Plus de 165 000 professionnels de santé revalorisés en Nouvelle-Aquitaine
Suite au Ségur de la santé, 165 146 professionnels de santé ont vu leur salaire valorisé à l'instar des infirmières qui touchent 183 € net de plus par mois. Une augmentation bienvenue mais selon Sylvain Palat, praticien au CHU de Limoges et membre du collectif inter-hôpitaux, le problème se situe au niveau des conditions de travail qui empirent :
Une infirmière ballottée d’un service à l’autre tantôt de jour, de nuit, des horaires qui changent sans cesse, des plannings non respectés...Au bout d’un moment c’est invivable… Il faut changer cette structure pyramidale avec en haut un directeur, en dessous, la commission médicale, il y a là une incohérence…
Une augmentation des salaires qui laissent de côté bon nombre de salariés non-soignants travaillant dans des structures médicales :
A Aixe-sur-Vienne 55% des salariés vont recevoir les 183 € net par mois, les autres rien. On va retrouver des éducateurs spécialisés avec 3 ans d’études après le bac qui seront moins bien payés en début de carrière que des aides-soignants qui ont un niveau infra-bac.
Autre lacune dans ce rapport, il n'est pas fait mention des usagers, absents du débat lors du Ségur de la santé. Un oubli dommageable pour Sylvain Palat, praticien du CHU de Limoges et membre du collectif inter-hôpitaux : «Qui accepterait que son père de 80 ans passe la nuit sur un brancard aux urgences, personne… »
Plan Ségur en Nouvelle-Aquitaine