Quentin Vlamynck s'apprête à prendre, petit à petit, la succession de Lalou Roucayrol dans la course au large. Formé à ses côtés depuis 9 ans, il prendra le départ de la prochaine Route du Rhum en solitaire en 2022. A bord d'un bateau en cours de construction dans les ateliers médocains.
"Je lui souhaite une aussi longue carrière que la mienne, 35 ans de métier !" sourit Lalou qui n'a pas encore prévu de prendre sa retraite, loin de là.Quentin Vlamynck, il l'a rencontré en 2011. "On cherchait à former un jeune aquitain à la course au large en collaboration avec la Région Nouvelle-Aquitaine. Quentin est venu me voir, je l'ai testé sur l'eau et j'ai tout de suite vu un potentiel chez lui" nous confie le navigateur médocain.
Depuis, les deux hommes ne se quittent plus. Et à 27 ans le landais, originaire de Biscarosse, se voit confier le dernier bateau du chantier Roucayrol. Arkéma 4.
Une vraie marque de confiance. "Le métier de skipper c'est avoir une très grosse responsabilité par rapport aux bateaux confiés mais aussi vis à vis de l'équipage parce que c'est le skipper qui en a l'entière responsabilité, s'il y a un blessé, un accident. Quentin est aujourd'hui en mesure de la prendre" dit fièrement Lalou.
Déjà 30 000 heures de travail
La construction d'Arkéma 4 a commencé en septembre 2018 et devrait être achevée d'ici quelques semaines.
"Je suis tous les jours sur le chantier. C'est très important pour moi de comprendre comment il est assemblé pour pouvoir le réparer en mer si besoin, et pour connaître ses points de faiblesse et ses points plus solides" explique le jeune skipper.
Le chantier est mené dans les ateliers de l'Ecurie Lalou Multi au Verdon-sur-Mer, "la seule écurie de course au large présente en Nouvelle-Aquitaine" précise son fondateur soucieux de transmettre son savoir et de faire partager son expérience. "On essaie de donner l'opportunité à de jeunes aquitains de rester sur leur territoire pour pratiquer leur sport".
Arkéma 4 sera un bateau polyvalent. Il permettra de partir en équipage à 5 pour des courses à la journée, mais aussi de partir en double pour la Transat Jacques Vabre et bien-sûr de naviguer en solitaire avec en ligne de mire la Route du Rhum 2022.
Quentin, son futur skipper, y a mis sa touche. "J'ai souhaité qu'il soit un peu plus protégé à l'arrière pour pouvoir manoeuvrer un peu plus au sec, même si on ne l'est jamais vraiment... mais avec les foils, les bateaux vont plus vite donc il faut aussi se protéger un peu plus".
Particularité de l'engin : son aérodynamisme. "L'ensemble des manoeuvres sont cachées, elles ont été placées à l'intérieur. Ce sera moins facile pour l'entretien et la maintenance, mais en terme d'aérodynamisme c'est top, on n'a plus de frein à l'extérieur" se réjouit Lalou Roucayrol.
Reste maintenant à équiper entièrement le bateau avant de pouvoir le tester, si tout va bien, d'ici la fin de l'été.