Après plusieurs mois de négociation, les Girondins et la société SBA, la filiale de Vinci-Fayat qui gère l'enceinte, sont proches d'un accord concernant son exploitation. Avec la volonté de réduire fortement la capacité du stade.
C'était l'époque des rêves de grandeur, celle où les Girondins se voyaient entrer dans une autre dimension pour devenir un grand d'Europe.
En ce mois de mai 2015, le stade est inauguré en grande pompe dans le quartier du Lac. Pour accueillir des matchs de l'Euro organisé par la France un an plus tard, Bordeaux avait besoin d'un nouvel écrin, plus conforme au standing de la ville que le vieux stade Chaban-Delmas.
On se souvient encore de la réponse de Jean-Louis Triaud, l'ancien président bordelais lorsque nous lui demandions si ce nouveau stade n'était pas trop grand avec ses 42 115 places. La même capacité que celui de la mythique Juventus de Turin, l'un des clubs les plus populaires au monde. Jean-Louis Triaud avait alors rétorqué qu'il fallait raisonner à long terme.
Des affluences en berne
Cinq ans plus tard, le constat est sévère. Le Matmut Atlantique est une (jolie) coquille vide quand les Girondins jouent. Cette saison, aucune rencontre ne s'est déroulée à guichets fermés.
Lors de sa dernière saison à Chaban-Delmas en 2014-15, la moyenne de spectateurs était de 23 465, contre 25 008 lors de la première année au Matmut Atlantique.
Autres exemples en 2018-19, Bordeaux avait perdu cinq mille fans en un an, pour atteindre péniblement les 21 183 spectateurs.
Et cet hiver à mi-saison, les Girondins possédaient seulement la neuvième moyenne de L1 avec 23 349 spectateurs.
Trop loin, trop froid, trop embouteillé, l'enceinte subit nombre de critiques, plus ou moins justifiées. Pourtant ses contempteurs oublient trop souvent que la première cause de la désaffection du public, ce sont les mauvais résultats et le piètre spectacle proposé (NDLR : 14ème de L1 la saison dernière, 12ème pour le moment cette année).
7000 places en moins ?
Depuis un an, le club multiplie les actions commerciales pour tenter de remplir le stade, en vain. Ses responsables ont à peu près tout essayé, en vain.
Mais comme la maison est trop grande, la dernière solution retenue est de diminuer sa surface habitable.On veut qu'il devienne la maison des Girondins
clame régulièrement le président du club Frédéric Longuépée.
Dans les négociations en cours avec la filiale du groupement Vinci-Fayat qui gère le stade, les dirigeants se sont clairement prononcés pour une baisse de la capacité de l'enceinte. Elle devrait passer de 42 000 à 35 000 sièges, soit une importante réduction d'un sixième.
Il reste à savoir quelles parties seront concernées et sous quelle forme s'opèrera ce régime minceur. Abandon définitif des sièges ou simple retrait qui permettrait de retrouver la capacité d'origine pour accueillir des grands événements (matchs internationaux, demi-finales du Top 14...), comme le prévoit le cahier des charges ?
Objectif cash
La volonté des Girondins, sur le point d'aboutir un accord avec SBA, d'exploiter en partie ou en totalité le Matmut Atlantique obéit à une logique économique.
Cela permet par exemple d'organiser des événements hors football avec l'assurance de recettes supplémentaires aux guichets et aux buvettes. Mais d'autres pistes sont également à l'étude.
Aujourd'hui, les clubs de football tentent au maximum de diversifier leurs sources de revenus, pour ne pas qu'elles soient seulement tributaires des résultats sportifs. Ces derniers impactent en effet directement les recettes aux guichets et la part variable des droits TV. Les américains sont très performants dans la diversification des ressources d'un club.
Jo DaGrosa, l'éphémère co-actionnaire de Bordeaux, l'avait bien compris. Le président du fond d'investissement GACP, basé à Miami, appréciait beaucoup le stade... Chaban-Delmas. Sa capacité et sa proximité du centre-ville en faisaient selon lui l'outil idéal pour développer les Girondins. Mais c'est de l'histoire ancienne.