Bordeaux-Bègles, euphorique depuis un mois en Top 14, a enregistré dimanche une quatrième victoire de suite aux dépens du Racing 92 (40 à 7) rapidement réduit à 14, lui permettant de virer à la 4e place à l'issue de la phase aller.
Peut-on parler d'effet Joe Worsley ? Depuis que le champion du monde anglais (2003) a pris la succession de son compatriote Rory Teague au poste de manager, plus rien n'arrête l'UBB, transfigurée à l'export, très sereine à Chaban.
Son finish pour aller décrocher le bonus offensif plus d'une minute après la sirène, comme face à Lyon, en dit long sur sa volonté de se qualifier enfin pour la phase finale.
"Quand on marque le bonus comme ça, sur la dernière action du match, c'est spécial", s'est félicité Worsley. "Mais on reste humble car on sait d'où on part et que chaque année, on passe à côté, a tenu à tempérer son 3e ligne Alexandre Roumat. On avance petit à petit,
sans se prendre la tête".
Le club du président Laurent Marti a récupéré la 4e place, occupée jusque-là par le Racing 92, dont le déplacement en Gironde restera un mauvais souvenir.
D'abord parce que le capitaine et local de l'étape Maxime Machenaud a eu la douleur de perdre dans la matinée son père, décédé d'une longue maladie. Mais il a tenu à honorer sa titularisation, la première depuis son retour de longue blessure, le jour de ses 30 ans et face à son club formateur.
"Maxime est un grand professionnel et vous savez aussi que dans les moments comme il peut les vivre aujourd'hui, il faut aussi relativiser, qu'il y a des choses dans la vie beaucoup plus difficiles que la défaite", a rappelé son entraîneur Laurent Travers.
"Trente dernières secondes cruelles"
Ensuite parce qu'après dix minutes de jeu, les Franciliens, euphoriques offensivement depuis un mois, ont perdu leur talonneur Ole Avei, exclu pour un plaquage dangereux sur Jean-Baptiste Dubié, tombé inconscient, évacué sur civière mais qui a vite pu rejoindre le banc girondin.
De quoi changer la physionomie de cette partie dès lors maitrisée par les Girondins. Forts de cet avantage numérique, ils ont su soigner leur conquête, alterner occupation et conservation et se détacher au score grâce à la botte de Baptiste Serin, le meilleur réalisateur du championnat, et au premier essai de la saison de George Tilsley, remplaçant de Dubié (18e).C'est surtout la défense girondine qu'il faut mettre à l'honneur. Hermétique, disciplinée, ne laissant guère d'espaces, elle s'est montré féroce à la reprise et à la base du deuxième essai signé Nans Ducuing (26-0, 50e).
Le match était alors plié mais il manquait la cerise pour les Bordelais. Elle est venue à la suite d'un départ derrière sa mêlée de Beka Gorgadze, relayé par Alexandre Roumat pour Yann Lesgourgues, qui a fêté sous les perches son 100e match avec l'UBB (64e).
Le Racing, orgueilleux à défaut d'être conquérant, a poussé son hôte à la faute et l'arbitre l'a récompensé d'un essai de pénalité (73e), privant temporairement les locaux du bonus.
"Par rapport à l'engagement et l'envie mis par les joueurs, leur retirer le bonus définitivement aurait été mérité, a plaidé Travers. Mais on a eu trente dernières secondes cruelles..."
Les funambules Semi Radradra, Tilsley et le nouveau Seta Tamanivalu en ont profité et dans un dernier rush, ont envoyé Ducuing une quatrième fois derrière la ligne dans la liesse de Chaban.
Et c'est terminé à Chaban.Victoire de la plus belle des manières pour la dernière de l'année sur le score de 40 à 7. Avec en prime le bonus offensif ! #ILOVEUBB #UBBR92 pic.twitter.com/9UVnDj6EVF
— UBB Rugby (@UBBrugby) December 30, 2018