Les experts en désarmement de l'ETA ont affirmé dimanche vouloir être "transparents" avec la justice espagnole, qui les a interrogés à Madrid, estimant qu'il existe à présent une "véritable occasion" de consolider la paix au Pays Basque.
Le président sri-lankais de la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu, Ram Manikkalingam a déclaré en sortant du tribunal de l'Audience nationale où il venait d'être interrogé comme témoin avec deux autres experts de la commission.
"Nous sommes ici aujourd'hui parce que nous voulons être transparents avec le juge et nous avons coopéré avec lui. Cela fait trois ans que l'ETA a déclaré un cessez-le-feu permanent, unilatéral et vérifiable. L'ETA a respecté ce cessez-le-feu et rempli ses engagements de mettre fin à la violence."
"Il est maintenant temps de mettre ses armes sous scellés et hors d'usage opérationnel", a-t-il ajouté, estimant qu'il existait à présent "une véritable occasion" de consolider la paix au Pays Basque.
Le juge Ismael Moreno avait convoqué les six membres de cette commission à la demande d'une association de victimes de l'ETA, Covite, pour qu'ils fournissent des informations sur le lieu de leur rencontre, en janvier, avec des membres du groupe séparatiste basque.
Une vidéo, diffusée vendredi par des médias, avait alors été tournée dans un lieu inconnu, montrant deux militants cagoulés présentant un petit stock d'armes et de munitions à deux experts, Ram Manikkalingam et le sud-africain Ronnie Kasrils. Cette vidéo appuyait la déclaration faite le même jour à Bilbao, au Pays Basque, par la commission, qui avait annoncé avoir constaté en janvier que l'ETA a "scellé et mis hors d'usage opérationnel une certaine quantité d'armes, de munitions et d'explosifs".
La commission chargée de vérifier le cessez le feu a présenter la preuve d'un début de désarmement de l'ETA, les réactions au Pays basque recueillies par Sabrina Corriéri et Sandrine Estrade
- Peio Etcheverry-Ainchart, coalition EH bai
- Colette Capdevielle, députée PS - Pyrénées Atlantiques
Ce premier geste de désarmement a été jugé "significatif" par cette commission créée en 2011 et composée d'experts ayant l'expérience de négociations lors de différents conflits armés dans le monde, pour superviser le cessez-le-feu annoncé en janvier 2011 par l'ETA. Le 20 octobre suivant, le groupe avait annoncé qu'il renonçait définitivement à la violence.
Le gouvernement espagnol considère illégitime cette commission et refuse toute négociation avec le groupe armé, réclamant sa dissolution pure et simple.