Le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz a réaffirmé jeudi à Paris que le groupe armé ETA devait "s'autodissoudre", un "objectif commun" avec le gouvernement français confirmé par son homologue Manuel Valls.
C'était lors d'une réunion du G4 (créé en janvier 2013 à Rabat pour améliorer la coopération sur le terrorisme, l'immigration ou la drogue) rassemblé à Paris jeudi et formé par les ministres de l'Intérieur espagnol, français, marocain et portugais.
M. Fernandez Diaz a affirmé avec vigueur avoir "un objectif commun" avec le gouvernement français, "la dissolution constitutionnelle de l'ETA". "Tant qu'elle ne sera pas dissoute, nous allons continuer à agir", a-t-il martelé, rejetant toute négociation "avec une organisation terroriste".
Un groupe d'experts internationaux doit se rendre à Bilbao (nord de l'Espagne) vendredi pour s'assurer que l'ETA respecte l'abandon de la violence annoncé en octobre 2011 après quarante ans de lutte armée. Cela pourrait préfigurer, selon certaines sources, un pas vers le désarmement que l'ETA refuse, réclamant une négociation sur le sort des prisonniers.
La dissolution sans condition
"Cette organisation a été plus qu'affaiblie en France et en Espagne. La seule chose à attendre, c'est la dissolution sans condition", a déclaré M. Valls. "Quand il s'agit de terrorisme, nous parlons de choses graves" et "il y a une collaboration exemplaire entre l'Espagne et la France", a-t-il ajouté.Les quatre ministres du G4 ont examiné les questions de terrorisme essentiellement, et celles des "combattants étrangers en Syrie".
"Nos services de renseignement vont amplifier leur collaboration", a promis M. Valls dans ce domaine mais aussi dans la "gestion des flux migratoires". Les ministres ont plaidé pour une "politique de retour efficace", a ajouté le ministre français.
Concernant la lutte contre le trafic de drogue, les ministres du G4 ont évoqué la route de la cocaïne qui "passe aujourd'hui par l'Afrique de l'Ouest", souhaitant la mise en place au Maroc d'une plate-forme de saisie des avoirs criminels.