Universités d’été de Régions et Peuples Solidaires : la question Corse au cœur des réflexions

Les 29e universités d'été de Régions et Peuples Solidaires ont débuté le 22 août à Bayonne. Jusqu'à ce dimanche, les représentants de cette fédération, regroupant des partis autonomistes et régionalistes, ont débattu. Lors de cette édition, présidée par François Alfonsi, il aura surtout été question de souveraineté.

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Devant une trentaine de personnes, François Alfonsi, le président de Régions et peuples solidaires (R&PS), membre du parti corse Femu a Corsica, a pris la parole. Il est revenu sur les processus de paix en Corse, en Catalogne et au Pays basque.

Dans la salle de la classe du lycée immersif Bernat-Etxapare, ceux venus assister aux débats sont Alsaciens, Bretons, Basques, Occitans, Savoisiens, Mosellans, Corses... Tous militent pour davantage d'autonomie. 

François Alfonsi a répondu à nos questions. 

  • Vous avez  évoqué les 40 années de lutte armée du Front de libération nationale de la Corse (FLNC). Pourquoi ?

Nous avons abordé les trois processus politiques victimes de beaucoup de répression : la Catalogne, la Corse et le Pays basque. C'était important afin de contextualiser les discussions actuelles entre la Corse et le gouvernement français. 

Avec Meritxell Serret (ministre des Affaires extérieures et de l'Union européenne du gouvernement catalan) et Igor Zulaika Zurimendi (membre EH Bildu du parlement basque), nous avons abordé les perspectives historiques de nos régions. 

Le député basque, Peio Dufau, lui aussi présent, a développé la situation du Pays basque depuis la fin du groupe séparatiste basque l'ETA en 2011, qui a laissé derrière lui plus de 800 morts et 43 ans de lutte armée. Peio Dufau a donc expliqué le processus en cours depuis cette décision politique. 

  • Concernant les 40 ans de lutte du FLNC : qu'en retenez-vous ?

En 2014, le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) annonçait l'abandon de la lutte armée. Des centaines de personnes ont été emprisonnées. On compte des dizaines de victimes directes ou indirectes. Cette période est une page très importante dans l'histoire de la Corse qui a été très lourde et qui a construit la situation politique dans laquelle nous sommes.

Après quarante ans de lutte, les nationalistes ont gagné les esprits. 

  • Après plusieurs années de succès électoraux pour les nationalistes corses et l'assassinat d'Yvan Colonna, vous évoquez un tournant entre la Corse et le gouvernement français. Vous y croyiez à ce nouveau chapitre ? 

Le processus de Beauvau a été long à venir car Emmanuel Macron a été élu en 2017. C'est à peu près à la même période que l'élection de Gilles Simeoli.

De 2017 au printemps 2022, il n'y a pas eu d'ouverture de dialogue entre la Corse et le gouvernement français. Aujourd'hui, un accord a été conclu, ce qui marque la fin du processus de Beauvau avec la signature d'une copie commune. C'est un changement important, c'est évident et cela inclut un changement dans la constitution française pour faire état de la reconnaissance d'un statut d'autonomie de la Corse. 

La promesse a été faite par des représentants légitimes, mais quid de sa mise en œuvre ? Car la situation politique à Paris a évolué et c'est un peu chaotique. 

  • À Paris, un nouveau gouvernement est en réflexion. Vous parlez de situation "brouillard" ?

Oui, il faut faire en sorte d'obtenir la réouverture la plus rapide possible du processus de Beauvau et sa mise en œuvre. D'ailleurs, lors de cette 29ème université d'été, j'ai beaucoup échangé sur ce sujet avec le député breton Paul Molac et le député basque Peio Dufau, cela a resserré nos liens. 

Aujourd'hui, il y a une nouvelle composition de l'Assemblée nationale, mais qui nous est plutôt favorable. On sait qu'elle est composée d'un tiers de députés du Rassemblement National, eux sont hostiles à la question d'autonomie de la Corse. Pour le reste, nous avons des discussions avec les autres figures politiques. Il y a eu un engagement de la part de la France Insoumise (LFI). Le député basque siège au Parti socialiste (PS) et nous a assuré qu'il était très impliqué pour que le dossier Corse ressorte le plus rapidement possible dans les discussions. 

Le groupe LIOT (Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) et les écologistes sont très favorables sur cette question. Au point de vue numérique, les députés penchent davantage en notre faveur. Encore faut-il que le président de la République tienne ses engagements....

Lors de cette 29ème édition des universités d'été de Régions et Peuples Soldiaires, François Alfonsi a été réélu président. Il nous a par ailleurs confié que la 30e université pourrait se dérouler en Corse l'année prochaine. 

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