Le Comité régional du tourisme en Nouvelle-Aquitaine vient de publier son bilan du mois de juillet. Une enquête réalisée auprès de 1 200 professionnels et qui révèle un mois de juillet "correct". Les professionnels du tourisme le savent, ils vont devoir adapter leurs offres à la baisse du pouvoir d'achat des Français.
Parmi les 1 200 professionnels du tourisme qui ont répondu à l'enquête, plus de la moitié d'entre eux (53%) déplorent une baisse de leur activité par rapport à juillet 2022.
La grande majorité des professionnels ont "un ressenti très net de la baisse du pouvoir d'achat, notamment chez les touristes français dans l'hôtellerie", note Aurélie Loubès, directrice générale du comité régional du tourisme en Nouvelle-Aquitaine.
78% des professionnels impactés par l'inflation
Selon les chiffres de l'étude réalisée à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine, près de 8 professionnels sur 10 sont témoins de la baisse des dépenses des touristes français, surtout dans le secteur de l'hôtellerie.
Cette tendance se traduit aussi chez les restaurateurs qui repèrent de nouvelles habitudes. À Limoges, Guillaume Gorceix tient la brasserie Pomme Cannelle sur une place très fréquentée du centre-ville. Tous les midis, il voit le nombre de clients baisser au fil de l'été. Selon lui, le repas du midi est le premier plaisir que les touristes se refusent pour faire des économies : "Le facteur pouvoir d'achat s'ajoute aux facteurs extérieurs comme une manifestation ou une météo capricieuse et les gens ne sortent plus le midi."
À Limoges, cette famille du Lot-et-Garonne de passage dans le Limousin avoue devoir faire des choix qu'elle ne faisait pas auparavant.
Les deux premiers jours, nous avons mangé au restaurant, mais aujourd'hui, nous avons été plus raisonnables et nous avons mangé un sandwich.
Une touriste originaire du Lot-et-Garonne en vacances à Limogesà France 3 Limousin
Côté Corrèze, le réseau des gîtes de France essuie une baisse de fréquentation dans ses hébergements. "On a 8% de moins de taux d'occupation par rapport à l'an dernier", estime Eric Boudka, responsable communication des Gîtes de France de Corrèze.
"La hausse des étrangers compense la stagnation des Français."
Mais heureusement pour les professionnels du tourisme, les vacanciers étrangers ont confirmé leur retour en France, démarré l'été dernier. Selon Stéphane Roux, responsable développement au comité départemental du tourisme en Haute-Vienne, "les touristes étrangers, anglais, néerlandais et belges compensent la stagnation des Français. On sent qu'ils sont en capacité de revenir par rapport à la période Covid."
Notamment les Hollandais, dont le nombre en France "atteint des scores historiques."
Le goût des prix cassés
Pour se faire plaisir malgré la hausse des prix, les touristes font l'impasse sur certaines activités sans renoncer à de vraies vacances. Selon Aurélie Loubès : "l'étude note un net ralentissement sur les consommations, plus que l'hébergement. Les touristes sont à la recherche d'activités gratuites ou à moindre coût." Les chiffres issus de l'étude révèlent cette tendance selon 6 professionnels sur 10.
Selon le responsable développement en Haute-Vienne, Stéphane Roux, "le Limousin n'a pas été trop délaissé cet été, car il y a beaucoup de choses à découvrir dans notre cadre naturel. On peut faire des randonnées, ramasser des mûres et tout ça gratuitement donc forcément ça fonctionne."
"On va devoir adapter nos offres et tarifs."
Pour répondre à cette demande, restaurateurs, hôteliers et autres professionnels du tourisme vont devoir "adapter leur offre et leurs tarifs, proposer des prix moins élevés sur certains produits et des offres de séjours de moins d'une semaine", concède Aurélie Loubès.
En effet, 62% des professionnels de l'hébergement ont noté une forte hausse des réservations de dernière minute.