Châtellerault : 242 suppressions d'emplois annoncées chez le sous-traitant aéronautique Mecafi Nexteam

Les syndicats de Mecafi Nexteam à Châtellerault avaient alerté, il y a plus d'un mois, sur la possibilité d'un plan de suppressions d'emplois. La direction a confirmé ces craintes en annonçant 242 licenciements lors d'un CSE extraordinaire qui s'est tenu ce 8 juillet 2020.

La direction a annoncé, ce mercredi 8 juillet 2020 lors d'un CSE extraordinaire, un plan de réorganisation prévoyant 242 licenciements ou suppressions d'emplois chez Mecafi Nexteam à Châtellerault.

Un groupe touché de plein fouet par la crise de l'aéronautique

Mecafi Nexteam est victime de la crise dans l'aéronautique entraînée par l'épidémie de Covid-19 et qui provoque un effondrement de l'activité dans tout le secteur. Sous-traitant de l'aéronautique, Mecafi emploie 500 salariés sur son site châtelleraudais qui est spécialisé dans la mécanique de précision notamment pour les moteurs d'avions. Mecafi avait connu ces dernières années une forte croissance qui s'était concrétisée par la construction d'une nouvelle usine en 2016 à Châtellerault. Le site avait été racheté en 2018 par le groupe Nexteam, installé à Marmande. 
Avec ce rapprochement, Nexteam Group voulait devenir une référence européenne de l’usinage de précision et des pièces complexes pour l'aéronautique. Nexteam Group compte six sites en France (dont quatre sont basés dans le Sud-Ouest), un en Pologne et un en Roumanie. L'ensemble représentait, avant la crise, 1.500 salariés et plus de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires. 

La crise sanitaire du Covid-19 qui a entraîné un effondrement du secteur aéronautique a précipité Mecafi Nexteam dans les difficultés tout en soulignant son entière dépendance aux géants du secteur que sont Airbus, Boeing mais aussi Thalès et Safran qui se révèlent aujourd'hui extrêmement fragilisés.

"On est abasourdis"

A l'arrêt total pendant le confinement, la production avait repris avec difficulté en juin à Châtellerault. Elle est à l'arrêt aujourd'hui et les perspectives d'activité sont en forte chute. Début juin, la direction avait annoncé qu’elle envisageait de négocier un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) avant de se retracter. Les syndicats avaient alors estimé que le futur PSE pourrait concerner environ la moitié des effectifs de Châtellerault. Les 242 emplois menacés, annoncés aujourd'hui, recoupent  ces estimations.

On s'attendait à une fourchette entre 40 et 60 %, on y est. On nous annonce 242 personnes. On a été abasourdis même si on savait très bien que la situation dans l'aéronautique est très compliquée.

Stéphane Le Bihan, délégué CGT Mecafi Nexteam


La société Mecafi est aujourd'hui dans une situation financière critique et la direction indique que la possibilité d'aides gouvernementales notamment celles concernnat le chômage partiel et de reclassements pourrait avoir pour effet de minimiser le plan social. Les syndicats espèrent également que les négociations qui vont s'ouvrir avec la direction permettront de diminuer le nombre de licenciements. Le prochain rendez-vous entre la direction et les syndicats est fixé au 20 juillet.

Le secteur de l'aéronautique dans lequel s'est spécialisé le bassin châtelleraudais, à côté de la sous-traitance automobile, est particulièrement touché par la crise post-Covid. D'autres villes de la région sont également touchées et notamment Rochefort en Charente-Maritime. Stelia Aerospace, un autre sous-traitant de l'industrie aéronautique, y a annoncé le 2 juillet dernier un plan de réduction de ses effectifs. 95 postes y sont menacés. 



 
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