À Châtellerault, les couturières du maroquinier de luxe Arco sont en grève : "On veut bien être sous-traitants, mais pas sous-payés"

Les couturières d'Arco demandent des augmentations de salaires. Le maroquinier de luxe de Châtellerault fabrique des sacs à mains pour Vuitton.

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"Pas contentes, pas contentes". Le slogan résonne à l'unisson sur le parking de leur usine À Châtellerault. 

Elles sont 350 massées là, le poing levé. "Tout augmente, le gasoil, les produits alimentaires mais pas notre salaire" explique Julie Berton "ça suffit". Elle travaille depuis dix ans aux ateliers réunis du Centre-Ouest, un maroquinier de luxe. Elle répare des sacs Louis Vuitton pour 1.400 € net par mois.

On connait toutes le prix d'un sac, on sait qu'ils les vendent plus chers mais nous on ne voit pas la différence à la fin du mois. On est toutes là à galérer.

- Julie Berton, salariée chez Arco

Comme ses voisines d'atelier, Julie n'arrive plus à joindre les deux bouts. Elles ont donc entamé une grève depuis mercredi soir. Une première depuis trente ans. Si elles ont cessé le travail, c'est pour demander des augmentations de salaire. Le moment n'a pas été choisi au hasard : l'entreprise est en pleine négociations annuelles obligatoires.

Entamées il y a deux semaines, les discussions ont pour l'instant tourné au dialogue de sourds. "On a demandé une augmentation de 150 € net par mois, on nous en a proposé la moitié" se désole le délégué syndical. Comme l'ensemble du personnel (1.000 salariés dont 700 en CDI), Pascal Rouger-Cagé met en avant l'excellente santé financière de l'entreprise qui a investi en 2019 dix millions d'euros pour ouvrir cette usine ultra-moderne dans la zone industrielle du Sanital. 

L'entreprise a fait l'an dernier un chiffre d'affaires de 73,7 millions d'euros, la direction peut faire un geste. On veut bien être sous- traitant, mais pas sous-payés.

Pascal Rouger-Cagé, délégué syndical ARCO

Soutien national

À trois semaines du premier tour des élections législatives, la colère des Arco n'est pas passée inaperçue. Plusieurs candidats et responsables de partis de gauche ont affiché leur soutien.  

Ce vendredi, le mouvement de grève se poursuit et prend de l'ampleur. Selon les syndicats, elles seraient maintenant 550 salariées à avoir cessé le travail en ce troisième jour de grève. La direction demande la reprise du travail en préalable à toute reprise des négociations. Une nouvelle assemblée générale du personnel est prévue ce lundi. 

Finalement, après deux jours et demi de mobilisation, voici ce qui a été retenu d'après Julien Delhoume, secrétaire générale de l’union local CGT Châtellerault Nord Vienne: une augmentation générale de 100 euros net (128 bruts), la majoration des heures de nuit pour l'équipe en "décalé" de 25%, le maintien de la prime d'assiduité, un forfait mobilité pour tous de 100 euros par an, 1 journée d'enfant malade rémunéré et l'étalement des retenues de la grève sur 3 mois.

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