Le 22 avril, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, annonce que plus de dix millions de Français sont au chômage partiel. Illustration du quotidien et attentes de ces salariés, au repos forcé, dans la Vienne.
Dans la vie "d’avant", Nathalie Guellerin avait un emploi du temps bien chargé. Elle est employée de restauration aux Fonderies du Poitou, près de Châtellerault et elle réalise des extras chez un traiteur. Mais le 17 mars, jour de son anniversaire, elle apprend qu’elle est au repos forcé. Les extras sont eux aussi annulés.
Nathalie Guellerin fait partie des 710.000 salariés de Nouvelle-Aquitaine au chômage partiel. Si le salaire aux Fonderies est resté identique, elle ne perçoit plus de revenu sur son deuxième emploi.
Mélisande Denis est, elle, commerciale dans une quincaillerie professionnelle de Châtellerault. Elle occupe ses journées comme elle peut, avec de la mécanique ou du jardinage. Elle a été placée en chômage partiel, avec là encore, un gros manque à gagner.La saison commençait en mars avec, entre autres, des confections de cocktails. Si l’on considère que je travaille tous les samedis, c’est un manque à gagner de 600 euros par mois, c’est énorme. Ce deuxième salaire me permet de faire des choses à côté, de me payer des vacances ou juste me faire plaisir.
- Nathalie Guellerin, employée de restauration aux Fonderies du Poitou
Le salaire d’un commercial est sur une base fixe. Ce qui fait l’intérêt du salaire, ce sont les primes de ventes. Mais là, il n’y en a pas. C’est comme ça, il faut faire avec.
- Mélisande Denis, commerciale à la quincaillerie Hertig
Nous ne faisons pas le complément à 100 % parce que le chiffre d’affaires a baissé d’au moins 50 %. J’aimerais bien le faire. Même s’il y a quelques ventes, c’est trop dur.
- Laurent Bergeonneau, gérant de la quincaillerie Hertig
Reportage de Florent Loiseau, Thomas Chapuzot et Thierry Cormerais :