Le projet d’implantation de sept éoliennes dans le Châtelleraudais rencontre des oppositions

L’association Vent d’Ozon, depuis rejointe par Vent des Forts, met en avant des motifs environnementaux et patrimoniaux pour s’opposer au projet des 7 aérogénérateurs.

Initiées en 2015, les éoliennes faisaient l’objet, à l’origine, de deux projets distincts. Les deux promoteurs, retenus au terme des études de faisabilité, se sont finalement associés pour travailler à ce qui constitue désormais le projet de Parc éolien des Brandes de l’Ozon. Il regroupe donc sept structures, réparties sur les communes de Monthoiron (2 éoliennes), Chenevelles (1) et Sénillé (4). L’enquête publique qui vient de se terminer, témoigne d’un réel intérêt des habitants, puisqu’elle a totalisé 400 contributions dont le commissaire-enquêteur devrait rendre la synthèse d’ici un mois.

Deux associations contestent le projet

"L’argument principal, c’est la destruction de la biodiversité, tant animale que végétale". Edith de Pontfarcy, la secrétaire de l’association Vent d’Ozon, déplore l’implantation des éoliennes en lisière des bois.
Cela  va occasionner la destruction des haies qui abritent des espèces protégées, "en danger d’extinction même, pour certaines".

La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) a d’ailleurs rendu un avis défavorable. Les promoteurs ne font même pas de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées, alors qu’ils ont l’obligation de le faire.

Edith de Pontfarcy, association Vent d'Ozon

Gérard Grazilly est le président de l’autre association, Vent des Forts, et selon lui, le projet ne respecte "en rien" les recommandations Natura 2000. "Les carrières des Pieds Grimauds abritent des variétés rares de chauves-souris. Les éoliennes, trop proches des gîtes, risquent d’être responsables d’une forte mortalité de ces espèces, elles aussi protégées".

Des sites classés à proximité des éoliennes

L’impact paysager sur les monuments classés de la vallée de l’Ozon, n’a pas suffisamment été pris en compte, selon Vents des Forts, particulièrement l’église Saint-Ambroise, l’église d’Asnières et la Tour forteresse du château de Monthoiron.  Erigée par Léonard de Vinci et unique en Europe, elle est considéré comme l’un des monuments les plus originaux de la renaissance. La "Tour Léonard" a accueilli près de 20 000 visiteurs depuis qu’elle a ouvert ses portes au public il y a 3 ans, après d’importants travaux de restauration.

Les propriétaires ont d’ailleurs prévu des aménagements, dont une plateforme depuis laquelle vous serez aux premières loges pour admirer 3 éoliennes de 200 mètres de haut.

Christiane Feuilly, association Vent d’Ozon

Le département est déjà particulièrement bien pourvu en éoliennes

En 2013, deux structures s’étaient élevées sur la commune de Sénillé-St-Sauveur, qui se propose donc d’en accueillir 4 de plus. Si les promoteurs font miroiter 135 000 euros de retombées économiques, le maire, Gérard Pérochon, précise que les premières éoliennes ne rapportent que 2000 euros par an au village. "Pour l’entretien des chemins". Jusqu’à présent la manne se répartissait entre les communautés d’agglomération et le département. Mais depuis cette année, la taxe sur les énergies renouvelables, l’IFER, devrait pour partie être reversée aux communes. "Une petite partie".
Toujours est-il que les projets se multiplient dans la Vienne, et les éoliennes n’en finissent pas de s’élever.

On en a 18 installées à une vingtaine de kilomètres, et encore sept, plus proches de nous, qui viennent d’être montées à Leigné-les-Bois. Le plateau est déjà fleuri d’éoliennes.

Gérard Pérochon, maire de Sénillé-St-Sauveur

Une situation que reconnaît volontiers la préfète, Chantal Castelnot. "En Vienne, on concentre 22% des projets éoliens de l’ensemble des 12 départements de la Nouvelle-Aquitaine. C’est énorme".
Le projet du Parc éolien des Brandes de l’Ozon doit encore être soumis à la Commission départementale du patrimoine, des sites et des paysages. Il faudra donc encore plusieurs mois avant que la préfète de la Vienne ne rende son arbitrage.
 
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