Des jeunes, des retraités, des familles, des syndiqués, des actifs, des sans emplois, la foule diverse qui compose les cortèges d'opposants à la réforme des retraites était à nouveau dans la rue pour cette onzième journée de mobilisation.
Dans les rues de Châtellerault ce jeudi matin, il y avait des fidèles, comme Daniel, qui depuis la première, n'a pas raté une seule manif contre cette réforme des retraites qu'il combat, même si elle ne le concerne pas directement puisqu'il y est déjà, à la retraite. "Je suis surtout là contre la politique de notre président qui se comporte comme un dictateur. Il fait ce qu'il veut, sans écouter personne. Ça ne peut pas durer comme ça !"
Il y avait aussi des opposants de la première heure comme Loeva, jeune animatrice scolaire qui vient aux manifs quand elle peut : "Je suis jeune, et je me dis que si déjà en 2023 c'est 64 ans, alors quand moi j'aurais 64 ans ce sera quoi ? Il faut se faire entendre ! "
Et il y avait des figures de l'histoire syndicale de la ville comme Alain Delaveau, ex-salarié et délégué du personnel CGT des Fonderies du Poitou. "Je sais ce que c'est le travail dur, je suis pas derrière un bureau à Paris où je donne des leçons de conduite sur c'est quoi la vie. Je sais ce que c'est le travail, et travailler jusqu'à 64 ans, c'est facile à dire, mais pas facile à faire quand on ne peut plus. La facilité ce sera de dire : on les met inapte à tous postes. Et c'est la sécurité sociale qui va payer, et après on sera dans la rue parce qu'il y a un trou à la sécu !"
Interruption de la circulation des trains à Poitiers
"Nous on ne veut pas mourir sur scène", "Boulot, caveau, asticot, c'est non! ", brandissant pancartes et drapeaux, le cortège s'est scindé en deux à Poitiers aux abords de la gare. Une partie des manifestants s'est répandue sur les voies, interrompant momentanément la circulation des trains, avant de rejoindre le trajet initialement prévu pour le cortège.
En attendant la décision du Conseil Constitutionnel
Arborant fièrement son écharpe tricolore, le député LFI René Pilato était avec les manifestants dans les rues d'Angoulême : "Huit français sur dix sont contre cette réforme, neuf salariés sur dix, j'espère que le Conseil Constitutionnel sera sâge."
La décision du Conseil Constitutionnel est attendue le 14 avril.