Le tribunal de commerce de Lyon a validé ce vendredi la reprise par le britannique Liberty House de la fonderie alu Saint-Jean Industries. Le tribunal de Poitiers en a fait de même avec la fonderie fonte d'Ingrandes-sur-Vienne. Plus de 620 emplois sont conservés.
Ces décisions ouvrent la voie à un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) qui doit permettre, s'il est validé la semaine prochaine, de sauvegarder 623 emplois sur les 732 permanents des 2 sites.
Liberty est donc devenue propriétaire de Saint-Jean Industries Poitou et de la Fonderie du Poitou Fonte. Le rachat sera effectif le 2 mai.
Ca nous permet de voir l'avenir plus sereinement" a indiqué à l'AFP Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT à Saint-Jean Industries ajoutant espérer désormais que Liberty House "tienne ses engagements et diversifie l'activité" aujourd'hui majoritairement "soumise au dictat de Renault.
Les deux unités voisines, qui appartenaient autrefois à Renault et étaient jusqu'ici aux mains de deux propriétaires différents, sont toutes deux en redressement judiciaire et emploient au total, près de 900 personnes.
620 emplois sauvés
Pour FP fonte, Liberty House propose de reprendre 328 salariés sur 401 actuellement, 73 postes faisant l'objet d'un plan de départs volontaires.
Pour FP alu, 295 emplois sur les 331 que compte l'usine actuellement seraient sauvegardés.
Un communiqué du groupe GFG Alliance, Liberty house précise :
Ces entreprises intègrent le portefeuille français de l’Alliance aux côtés du deuxième convertisseur de véhicules français, Durisotti, de l’unique fabricant français de jantes en aluminium, actuellement Liberty Wheels France, et de la plus grande usine d’électrolyse d’Europe Liberty Aluminium Dunkerque.
Le maintien d’un effectif de 600 personnes dans les usines de Nouvelle Aquitaine permettra à GFG de bénéficier de l’expérience et de l’expertise locales. Le groupe travaillera de concert avec la direction et le personnel pour améliorer les pratiques de travail opérationnelles afin que les entreprises puissent diversifier leurs gammes de produits et accroître leur part de marché.
De plus, comme les deux sites utilisent en partie des matériaux recyclés pour produire leurs composants, leur acquisition est un pas de plus vers le développement par GFG d’une chaîne logistique GREEN-ALUMINIUM et GREENSTEEL dont l’un des éléments clés est l’utilisation accrue de métaux recyclés dans le processus de production.
Dr Douglas Dawson, PDG de Liberty Industries, a déclaré à propos des acquisitions :
«C’est un grand jour pour les deux entreprises et pour notre groupe. C’est également un aboutissement pour les employés que je suis ravi d’accueillir au sein de la famille GFG et dans notre portefeuille d’entreprises françaises en pleine croissance. Nous avons exprimé clairement dès le début l’importance que revêt à nos yeux le marché français et l’acquisition de ces fournisseurs automobiles spécialisés est une étape stratégique significative dans notre plan d’expansion national, dans un premier temps, et à plus long terme, dans la valorisation et la sauvegarde des emplois et des compétences.»
«Cela nous permet d’étendre incontestablement notre présence sur le marché et de poursuivre notre objectif qui est d’améliorer nos capacités en tant que fournisseur stratégique de premier rang dans le secteur automobile européen. J’ai hâte de visiter les deux sites très prochainement et d’accueillir nos nouveaux collègues au sein de notre groupe d’entreprises françaises»
Philippe Baudon, le directeur Europe de Liberty Engineering Group, a déclaré :
«Nous saluons la décision du tribunal. Celle-ci nous permet non seulement de conserver les emplois sur les sites mais également des centaines d’autres dans le réseau de sous-traitance qui dépend de ces entreprises et les soutient. Le dialogue avec les employés a été excellent et très constructif. Je tiens également à souligner le travail remarquable réalisé avec l’équipe Renault-Nissan pour la conclusion de cette opération. Tout cela constitue une bonne plateforme pour l’avenir des entreprises à long terme. Nous remercions tous ceux qui ont pris part à ce processus, et en particulier les équipes et leurs représentants, les clients, les administrateurs et les autorités françaises».
GFG Alliance Liberty House
Seul repreneur encore en lice, Liberty House, qui fait partie du groupe GFG Alliance, avait signé le 19 avril un accord avec Renault portant sur les clauses suspensives de cette reprise, principalement sur la garantie des volumes de commandes des quatre prochaines années que Renault s'engage à tenir et sur l'amiante présente dans les deux sites.
Entré sur le marché français en mai 2018 avec l'acquisition d'AR Industries à Châteauroux dans le département voisin de l'Indre et de l'usine Aluminium Dunkerque, GFG Alliance a également signé début mars l'acquisition des trois sites du carrossier français Durisotti, ainsi que la reprise des 200 salariés de l'entreprise.