Fonderies : le fonds de 50 millions d'euros pour la reconversion "ne correspond pas à nos demandes" disent les syndicats

Le gouvernement a annoncé lundi 25 avril la création d'un fonds de 50 millions d'euros pour la reconversion des salariés du secteur automobile, dont les fonderies. A Ingrandes-sur-Vienne, la CGT demande "un vrai accompagnement à la diversification, pas un plan d'accompagnement des licenciements".

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L'annonce ce lundi de la création d'un plan de 50 millions d'euros pour accompagner la reconversion des salariés du secteur automobile en France, dont les fonderies en grande difficulté dans la Vienne, a été accueillie plus que froidement par les représentants du personnel du site d'Ingrandes-sur-Vienne. 

"On ne demande pas un plan d'accompagnement des licenciements", explique Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT à la fonderie aluminium, "mais un plan d'accompagnement à la reconversion du site".

Pour cet élu, l'annonce "ne correspond pas ce que l'on souhaite". Il précise : "On souhaite que l'Etat investisse dans l'outil de travail pour diversifier la production. Il faut que les aides soient bien ciblées."

Alors que plusieurs fonderies en France ont été placées en redressement judiciaire, ce fonds exceptionnel fait partie d'un "plan d'actions spécifique visant à accompagner les transitions de la filière de la fonderie automobile", a précisé le gouvernement.

L'Etat a prévu de verser 30 millions d'euros dans ce fonds, les constructeurs Renault et Stellantis 10 millions chacun, et les régions seront invitées à y participer, a indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'issue d'une réunion du comité de la filière automobile. 

Le 15 avril 2021, le message des salariés des fonderies à Sanjeev Gupta, qui a racheté l'usine en 2019. © Laurent Gautier - France Télévisions

"Soutenir les investissements"

Si le gouvernement indique qu'il faut "réfléchir à un meilleur accompagnement de ces entreprises et des salariés", pour "anticiper les difficultés (...) plutôt que de les subir", il a souligné qu'il continuerait à "soutenir les investissements pour la compétitivité et la diversification" dans la fonderie mais aussi chez les autres sous-traitants, et à "promouvoir des démarches de consolidation du secteur", notamment via des apports en fonds propres.

Si on investit correctement, on pourrait même créer des emplois. 

Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT (fonderie alu)

C'est ce qu'attendent les salariés des fonderies d'Ingrandes-sur-Vienne. "On travaille aujourd'hui avec un seul client", rappelle Jean-Philippe Juin (Renault, ndlr). "Si on investit dans de nouveaux outils, on peut faire d'autres pièces que des culasses pour l'automobile et chercher de nouveaux clients". Il ajoute : "C'est pareil pour la fonte. On les caricature en faisant croire qu'ils ne savent faire que de carters, mais c'est faux! Il faut trouver d'autres marchés et fabriquer d'autres pièces".

Le délégué syndical CGT rappelle que "notre objectif reste de sauver un maximum d'emplois. On pourrait même en créer 90", affirme-t-il, "si on investit correctement, dans de nouveaux procédés de coulée qui permettraient de prospecter d'autres marchés".

Les fonderies d'Ingrandes-sur-Vienne (groupe Liberty House) font partie des équipementiers automobiles placés en redressement judiciaire le 20 avril. 

Une nouvelle rencontre à la préfecture de la Vienne à Poitiers est prévue vendredi 30 avril où l'union départementale CGT a prévu de faire des propositions pour les sites industriels des fonderies, mais également de Thalès, Aigle et Valéo.

Le site des fonderies d'Ingrandes-sur-Vienne, le 20 avril 2021. © Alexandre Keirle - France Télévisions

 

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