Ras-le-bol et sentiment d'insécurité accru chez les conducteurs de bus Vitalis. Le week-end du nouvel an et les premiers jours de janvier ont été marqués par plusieurs caillassages de bus aux Couronneries et à Bel Air. A la prochaine agression, ils pourraient exercer leur droit de retrait.
"Les dégats sont matériels mais si un chauffeur ou un passager est agressé, nous pourrions exercer notre droit de retrait." Michel Vauthier, délégué syndical CFDT, rentre à peine de vacances qu'il est déjà sollicité après les caillassages du week-end du Nouvel An. Pour lui, il ya depuis fin décembre, une augmentation du nombre d'incivilités et de jets de pierres.
Une attaque en règle le 31 décembre
"Le pire a été la nuit de la Saint Sylvestre avec une cinquantaine de jeunes entre 11 et 16 ans qui se sont mis à jeter des grosses pierres sur les bus, les pompiers et les forces de l'ordre dans le quartier des Couronneries", nous raconte Jean-Pierre Guilloteau, chef d'exploitation Vitalis. " Heureusement que les conducteurs ont un grand sens du service public pour continuer le service", poursuit-il.Le trafic a tout de même été interrompu entre minuit et 2h15 du matin la nuit du 31 décembre le temps du retour au calme.
Les lignes ont été déviées et les patrouilles de police renforcées
Le 1er janvier au soir, c'est à Bel Air cette fois qu'un bus est caillassé, dans la rue Emile Roux. Même scénario le soir du 2 janvier.Résultat : les lignes ont été déviées et les patrouilles de police renforcées. " Il est impossible de mettre un policier derrière chaquer chauffeur, nous le savons bien mais il faut que cela s'arrête", explique le délégué syndical.
Plus de moyens pour sortir les jeunes de la déshérence
Pour le chef d'exploitation Vitalis, "la meilleure solution serait de donner plus de moyens pour faire du travail social, des animations dans le quartier pour sortir ces jeunes de la déshérence. Quand on réussit à parler avec eux, on voit bien que c'est le problème. "Et d'ajouter, " les agressions ne sont pas plus nombreuses mais ce sont toujours les mêmes qui récidivent. A part pour le réveillon. Une attaque en règle de 50 jeunes contre le service public ( pompiers et bus) et les forces de l'ordre, c'est nouveau, surtout aux Couronneries".
Hier matin, les conducteurs de bus ont trouvé dans leurs casiers un tract du syndicat Sud-Solidaires qui les encourage à dévier leurs bus le soir à partir de 19 h dans le quartier Bel Air. Une consigne peu suivie hier soir.
En revanche, le chef d'exploitation Vitalis l'assure : "si il y a un nouveau caillassage ou une agression de chauffeur ou de passager, les bus ne passeront plus par le centre du quartier".