Affaire des viols incestueux : un médecin poitevin jugé pour "agression sexuelle" et "non dénonciation de crime"

Dans ce dossier pédocriminel, un médecin qui exerçait au CHU de Poitiers est mis en examen pour non-dénonciation de crime. ©France télévisions

Depuis le 7 février, trois poitevins figurent sur le banc des accusés pour un procès pédocriminel au tribunal de Bobigny en Seine-Saint-Denis. Un couple, soupçonné de viol et de complicité de viol sur leur propre fille, mais aussi un médecin de 36 ans qui exerçait à l'époque au CHU de Poitiers. Il est mis en cause pour "agression sexuelle" et "non dénonciation de crime".

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Un médecin, qui exerçait comme anesthésiste-réanimateur au CHU de Poitiers en 2019, compte parmi les sept adultes mis en accusation dans une affaire de viols incestueux et d'agressions sexuelles hors norme sur quatre mineurs. Il communiquait depuis plusieurs mois avec un homme de l'agglomération poitevine, mis en cause pour viol sur sa fille, âgée de neuf ans à l'époque des faits.

L'enquête judiciaire révèle alors que dans les discussions entre le père de famille et le médecin sur l'un de ces sites en mars 2018, ce dernier "se revendique « pervers et sans tabou » quand le masseur lui propose une rencontre avec sa fille, désignée par la lettre « f » minuscule."

Des photos prouvent la présence du quadragénaire aux côtés du père, de la mère, et de la fille de ces derniers, lors d'une rencontre à caractère sexuel. Ce jour-là, il affirme avoir été pris de court en voyant la fillette et avoir quitté les lieux, sans pour autant dénoncer les agissements de la famille. Identifié, l'homme est interpellé, et les policiers saisissent son matériel informatique au CHU de Poitiers en février 2019.

Il est mis en examen pour "agression sexuelle" et "non dénonciation de crime", et encourt jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. Selon le programme de la cour d'assises, il devrait être fixé sur son sort le 28 février prochain.

Sous contrôle judiciaire, il a continué d'exercer

Après un an passé en détention provisoire, le médecin est placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs.

Or, lors de notre enquête, nous avons retrouvé sa trace dans une clinique du Loir-et-Cher. La direction de l'établissement affirme qu'il n'a pas été employé, qu'il y est "intervenu ponctuellement, mais comme collaborateur de [son] équipe d'anesthésistes de l'époque."

Contacté, l'ordre des médecins du département explique que le médecin "n'a jamais été inscrit à notre tableau départemental", et nous conseille de nous adresser au conseil national de l'ordre des médecins. Ce dernier rétorque que "le conseil national n’a pas connaissance de cette affaire, et ne peut donc pas s’exprimer," tout en précisant : "un médecin effectuant un remplacement est tenu par la loi d’en informer le conseil départemental."

Le médecin poitevin a depuis rejoint un grand groupe pharmaceutique au poste de responsable médical régional.

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