Entendu par la police cet après midi, le surdoué du volley français devra à nouveau s'expliquer sur les soupçons qui pèsent sur lui. Portrait d'un enfant terrible.
Il est la star du volley français mais aussi son enfant terrible.Deux jours après avoir été élu meilleur joueur de la Ligue mondiale remportée par les Bleus, Earvin Ngapeth a été interpellé mardi à Paris, accusé d'avoir agressé un contrôleur d'un TGV Paris-Bordeaux. Entendu durant plusieurs heures par la police lors d'une audition libre, il sera reconvoqué dans les prochains jours.
Selon une source proche de l'enquête, Ngapeth aurait demandé au contrôleur de retarder le départ du TGV pour attendre l'un de ses amis, en retard. La discussion se serait envenimée et le joueur aurait alors frappé le contrôleur. Ce dernier a été "blessé à l'arcade sourcilière", selon l'Unsa, le deuxième syndicat de la SNCF, qui a dénoncé "des actes inqualifiables".
"Nicolas Anelka du volley"
Ce n'est pas la première fois que le nom d'N'Gapeth, 24 ans, apparaît dans la chronique judiciaire.En décembre, le réceptionneur attaquant, qui évolue en club italien de Modène, a été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montpellier pour une rixe dans une boîte de nuit en août 2013.
En 2010, alors âgé 19 ans, il était devenu le paria du volley français: il avait été débarqué de l'équipe de France en plein Mondial en Italie, coupable d'avoir insulté le sélectionneur de l'époque, Philippe Blain.
Quelques mois après le fiasco de l'équipe de France de foot au Mondial en Afrique du Sud, l'affaire avait fait grand bruit et Ngapeth était devenu le "Nicolas Anelka du volley".
Autre embardée...
...dans sa carrière, son départ avec grand fracas de son ancien club, Kemerovo, en Russie. En janvier 2014, à l'issue du tournoi de qualification au Mondial, ne supportant plus de vivre éloigné de sa compagne et de son fils, il avait refusé de retourner jouer dans l'équipe sibérienne pourtant entraînée par... son père, l'ancien international d'origine camerounaise Eric Ngapeth.Un choix que ce dernier, licencié un peu plus tard par le club russe, ne lui a pas pardonné. Ngapeth doit son prénom à l'admiration de son père pour l'ancien basketteur américain Magic Johnson (prénommé Earvin).
"Team Yavbou"
Le jeune homme est à l'origine du surnom de l'équipe de France, la "Team Yavbou". "Yavbou", le verlan du mot argot "bouillave" ("baiser", "niquer"), utilisé par Ngapeth depuis un match contre le Brésil en 2013: "Des potes m'avaient dit avant le match que les grands Brésiliens, il fallait les bouillave", avait-il expliqué il y a quelques mois.Son interpellation risque de jeter une ombre sur la victoire de l'équipe de France à la Ligue mondiale, remportée dimanche à Rio de Janeiro après une finale gagnée 3 sets à 0 contre la Serbie. Il s'agit pourtant d'une victoire historique pour ce sport nettement moins médiatique que le football : c'est le premier titre international remporté par l'équipe de France de volley, même s'il n'a pas l'aura d'un Championnat du monde ou d'une médaille d'or olympique.