La centrale nucléaire de Civaux dans la Vienne pointée du doigt. Elle doit revoir à la hausse ses ambitions environnementales. Au total, 99 points sont à corriger suite à une inspection renforcée. Explications.
Le site de Civaux serait-il dans le collimateur de l'Agence de sûreté nucléaire ? Six ans après d'importantes fuites de tritium, un élément radioactif, dans les nappes phréatiques, la plus jeune centrale de France a subi l'inspection environnementale la plus poussée de son histoire.
Une vingtaine d'experts dépêchés en mars denier ont relevé 99 points à améliorer. Le plus préoccupant s'est révélé lors d'un exercice de simulation. "Un scénario a été imaginé. Un camion citerne chargé d'acide concentré a une fuite alors qu'il vient livrer sur la centrale. Malheureusement, les moyens mis à disposition n'ont pas été suffisamment efficaces. Si ça c'était produit en réalité, tous ces effluents chimiques seraient partis à la Vienne", raconte Roland Caigneaux, administrateur de Vienne Nature.
Manque un bassin de rétention
La centrale rejette déjà chaque jour plusieurs centaines de kilogrammes d'acide borique, du phosphate ou des détergents en toute légalité. Mais en cas d'accident, aucun bassin de rétention n'est prévu pour stocker les produits dangereux. Une anomalie, sur un site ultra-sensible qui emploie 1 200 personnes. Réponse de Mickaël Gevrey, directeur de la centrale de Civaux : "C'est un dossier qui est en cours d'étude. Ce n'est pas si simple que ça. Aujourd'hui, on a une perspective pour qu'un bassin définitif soit mis en place dans les prochaines années."Mais pas avant 2020 selon la direction. L'environnement se place en troisième position des priorités de la centrale de Civaux, après la sûreté nucléaire et la sécurité du personnel.