Chasseneuil-du-Poitou : les salariés du réseau Canopé mobilisés contre les suppressions de postes

Les salariés du réseau Canopé installé à Chasseneuil-du-Poitou, près de Poitiers, protestent contre le danger de démantèlement de la structure travaillant pour l'Education nationale.

Le réseau Canopé, opérateur public du ministère de l'Éducation nationale, publie sur plusieurs supports des ressources pédagogiques à destination des enseignants et leurs élèves. Son siège a été installé en 2002 dans la Vienne, à Chasseneuil-du-Poitou, suite à la politique de délocalisation du Premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin. L'ancien CNDP (Centre National de Documentation Pédagogique), devenu Canopé depuis 2014, emploie 1.500 personnes dans toute la France dont 350 à Chasseneuil-du-Poitou. Les autres salariés travaillent dans les directions territoriales ou dans les 101 ateliers présents dans chaque département.


Un recentrage sur le numérique

Depuis quelques jours, les salariés sont très inquiets et craignent le démantelement à terme du réseau Canopé. Cette crainte fait suite à l'annonce en conseil d'administration d'une nouvelle baisse drastique du budget de 3,5 millions d'euros et de la suppression envisagée de quelques 150 emplois. Baisse du budget et suppressions d'emplois s'accompagnent d'une redéfinition des missions. Canopé devrait recentrer ses activités sur la formation continue des enseignants et le numérique. Pour les salariés, de nombreuses autres missions qu'ils assuraient vont être détruites, d'autant que le support numérique est déjà largement développé. 

Le réseau Canopé produit déjà des contenus numériques, il a des sites web depuis 20 ans, il sait déjà travailler de manière numérique. Il a pris le virage numérique très tôt donc il ne s'agit pas d'un problème d'adaptation à ce support. Le problème, c'est qu'on est en train de réduire nos missions à ce seul objectif et on va supprimer en totalité la production de ressources écrites sauf qu'une partie de nos publics n'a pas forcément de connection et a besoin de ressources écrites.
Nadège Gohier, porte-parole des agents du réseau Canopé

Pourtant, Jean-Marie Panazol, le directeur général du réseau Canopé tente de rassurer sur le sujet des suppressions de postes. 

Les décisions du ministère consistent simplement en un transfert d'autorité. Ce n'est pas une mesure de réorganisation qui consisterait à réduire les effectifs. À ce stade, il s'agit bien de renforcer les équipes de formateurs académiques et donc de permettre de s'appuyer sur les compétences des personnes existantes pour renforcer l'appareil de formation continue. Il n'y a pas à ce stade, de mesures de réduction d'effectifs qui sont prévues.
Jean-Marie Panazol, directeur général du réseau Canopé

Des questions sur l'avenir

Les salariés ajoutent que l'idée même de réseau va être détruite puisque les ateliers installés dans chaque département vont passer sous la tutelle des rectorats. Ils dénoncent également le manque de lisibilité de leur mission à venir.

La difficulté, c'est que nous avons un budget réduit, des emplois supprimés et pas de véritable feuille de route complète. On est perdus, agacés et on refuse cette décision qui nous semble injuste.
Nadège Gohier, porte-parole des agents du réseau Canopé

La question de la survie de la structure pourrait se poser dans l'avenir. Il s'agirait alors d'une nouvelle brèche dans l'image de Poitiers, dont Jean-Michel Blanquer, avait affirmé qu'il voulait en faire la capitale de l'Education nationale.
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