“On n'en voit pas souvent en ville” : des moutons sillonnent les rues de Vaulx-en-Velin, un moment de partage intergénérationnel

Jeudi 25 juillet, des moutons ont déambulé dans les rues de Vaulx-en-velin, accompagnées des enfants et des personnes âgées du quartier. L'occasion pour les animaux de se nourrir et pour les habitants, petits et grands, de partager un moment tous ensemble.

“Qu’est-ce qu'il se passe ?”, s’interrogent les salariés de l’entreprise de traiteur Tor Events. “On se promène avec des moutons”, répondent en cœur un groupe d’habitants de Vaulx-en-Velin.  

Ils sont une trentaine, des parents avec leurs enfants, des personnes âgées, des riverains tout simplement, à déambuler dans les rues de la ville, accompagnés d’une quinzaine de moutons. L’association Bricologis en collaboration avec la Bergerie Urbaine promène ses animaux, le temps d’une balade dans les rues de Vaulx-en-Velin. 

“Je n’ai jamais vu ça de ma vie”, affirme une femme, en observant les moutons traverser au passage piéton. Avec ses enfants, ils s’arrêtent et immortalisent l’instant, avant de finir par rejoindre le cortège.  

Découverte de l'animal en milieu urbain 

Ils retrouvent ainsi Kahina et sa cousine Assia, deux jeunes habitantes de Vaulx-en-Velin. “On allait au parc et on a vu des moutons. Ilias [un des membres de la famille] a cru que c’étaient des ours”, affirme l’une des jeunes filles. “On a décidé de les suivre”, ajoute la seconde. Kahina, Assia, et toute leur famille étaient sur le chemin du retour d’un match de tennis, juste avant de se rendre à un atelier de cuisine.  

Entre les deux, elles ont décidé de s’arrêter faire des câlins aux moutons. “On essaye de profiter un maximum des activités pendant les vacances”, fini par conclure Kahina, ravie du programme estival riche et diversifié proposé aux jeunes par la mairie de Vaulx-en-Velin.

Le convoi fait une pause sur un espace vert, le temps pour les moutons de prendre leur dose de nourriture... et de gratouilles. “Ils sont trop mignons et tout doux”, affirme Michael, 6 ans, le sourire jusqu’aux oreilles.

C'est sa mère qui a découvert l’initiative, organisée pour la deuxième fois dans la commune. Et si elle avait su, elle serait venue dès la première balade. Lors de cette activité, ces fils apprennent à approcher l'animal et découvrent dans quel milieu il évolue et de quelle manière.    

“Le but premier, c’est de nourrir les animaux"

Ces promenades présentent de nombreux atouts pour les moutons. “Le but premier, c’est de nourrir les animaux. Ils vont trouver une diversité végétale qui est extrêmement intéressante en termes de goût”, explique Bastien Boyer, salarié à La Bergerie Urbaine.

Et le plus pour la ville, c'est que les moutons accrochent sur leur laine de nombreuses graines qui vont venir se planter ailleurs. Leur activité permet également à l’herbe de se régénérer avant qu’elle ne jaunisse.  

Les moutons de l’association La Bergerie Urbaine ont fait le déplacement depuis Rillieux-la-Pape pour effectuer ce pâturage itinérant. Certains portent des noms de chanteurs, d’autres de sportif comme Pinturault, et tous, font fi des obstacles que représentent la circulation en ville.

“Se promener en ville, ce n'est pas un problème. On va simplement privilégier les voies vertes, les petits sentiers. On va justement mettre en valeur ces endroits parfois méconnus de nos cadres urbains”, explique Bastien Boyer alors qu’il surveille ses animaux laissés libres dans le parc. “Il y a plus d'espaces naturels qu'on le pense en ville. La métropole de Lyon, c'est 50% d'espaces naturels, 50% de bâtis, donc il y a énormément de parcs où l’on peut faire de l'élevage, de l'agriculture”, ajoute-t-il.  

Les personnes agées se joignent aux enfants 

Dans les rangs du convoi des moutons, se trouvent également des personnes âgées. Philipa fait partie d’entre eux. “Les moutons sont attendus. Ça rassemble et c’est un petit moment de dépaysement pour ceux qui ne partent pas”, confie la septuagénaire qui a découvert et décidé de s’engager dans l’association Bricologis en s’intéressant aux rosiers de son quartier.  

Elle est accompagnée de Janine. Toutes les deux s’amusent de voir les moutons couper la route aux voitures. “On n'en voit pas souvent en ville”, souligne Janine.  

“On appelle ça la fabrique à sourires”, explique Bastien Boyer. “Systématiquement, on a des habitants qui vont nous sourire, qui vont discuter. Les animaux ont cet effet brise-glace, rien qu’en marchant en ville”, ajoute l’homme munis de son bâton de berger, qui n’hésite pas à s’en servir pour recadrer gentiment les moutons échappés du troupeau.

Finalement, tout le monde a une attache ou une approche des animaux, que ce soit les très anciens ou les moins anciens. Ils nous racontent des histoires liées à leur enfance, aux animaux...

Bastien Boyer

Salarié à La Bergerie Urbaine

"Ca change des jeux de d'habitude"

La promenade se termine quelques rues plus loin, au sein de la résidence pour personnes âgées du Croizat. L’occasion pour Marcelle et Robert de casser la routine. “On a toujours les mêmes occupations, les boules, les cartes... ça change des jeux de d'habitude”, confie le septuagénaire, observant les enfants s’amuser avec les moutons et les diverses activités ludiques proposées sur place.

Et puis il y a Dalila, qui retrouve son petit Henri, son chouchou parmi les moutons. Comme l’année dernière, elle en profite pour lui faire une remise en beauté et lui dessine une belle étoile en henné sur le front. “C’est lui qui me reconnaît”, avoue-t-elle en riant.  

L'établissement accueille régulièrement des animaux. Pour Kael Guenoune, adjoint technique de la résidence, “ils ont un impact positif, très enrichissant et représentent une source de joie pour les résidents”. La preuve en est, tous se sont investis pour cuisiner un petit quelque chose aux promeneurs