Châtellerault : le plan social signé chez Mecafi avec 211 suppressions de postes

Après un mois de conflit et de négociations difficiles du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi), la direction et les syndicats de Mecafi ont signé un accord. Il prévoit 211 suppressions de postes sur les 500 que comptent les sites de la société sous-traitante de l'aéronautique à Châtellerault.

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Le PSE devait être finalisé le 20 octobre, les délais ont été respectés, syndicats et direction ont signé un accord collectif ce mardi 20 octobre dans la soirée, portant sur les conditions du plan social. Le texte doit maintenant être validé par la Direction départementale du travail (Direecte) de la Vienne.
Il prévoit 211 suppressions de postes, en place des 242 licenciements annoncés cet été par la direction de Mecafi, filiale du groupe Nexteam depuis 2018.

La direction justifie ces suppressions d'emploi par les difficultés financières rencontrées par Mecafi en raison de la crise sanitaire de la Covid-19 et des déboires du secteur aéronautique et de Boeing. 
Au cours des négociations, les syndicats, eux, ont souligné que même si la filiale Mecafi rencontre des difficultés, le groupe Nexteam, installé à Marmande dans le Lot-et-Garonne et spécialisé dans l'usinage de pièces détachées pour l'aéronautique, se porte plutôt bien.
Une grève avait été entamée le 21 septembre dernier avec blocages des sites. Elle a été levée le 8 octobre après de nouvelles propositions faites par la direction et l'annonce de l'assignation de 29 salariés devant la justicepour avoir porté préjudice à l'entreprise et à ses clients en raison de ces blocages.

L'accord signé hier comporte des avancées sur l'obtention des primes supra-légales accordées aux salariés licenciés, ou sur celui des primes pour reconversion et création d'entreprise. En outre, un plan de départs volontaires doit être lancé mais il ne sera pas élargi comme le demandaient les syndicats alors que les licenciements seront effectifs à la fin de l'année.
Les délégués syndicaux ont informé aujourd'hui les salariés des conditions du PSE lors d'une assemblée générale. 


"Une signature sous la contrainte"

La signature de cet accord laisse un goût amer aux syndicats et aux salariés qui ont le sentiment "de l'avoir signé sous la contrainte" selon l'avocate du CSE (Comité Social et Economique) de Mecafi.
Ce mercredi matin, en effet, devait se tenir à Poitiers une audience du tribunal judiciaire après l'assignation en référé déposée par la direction de Mecafi-Nexteam à l’encontre de 29 salariés en raison du blocage des trois sites de production entamée le 21 septembre. Cette audience n'a pas eu lieu car la direction de l'entreprise a retiré son assignation, comme elle s'y était engagée lors des négociations si un accord était signé. Pour Malika Ménard, l'avocate du CSE de l'entreprise, cette condition imposée par la direction pour abandonner les poursuites devant la justice à donner aux salariés le sentiment "d'avoir été contraints pour signer le PSE" d'autant, précise-t-elle, que les salariés assignés devant le tribunal étaient en majorité des délégués syndicaux et des personnes choisies en raison de leur engagement pour la sauvegarde de l'emploi. 

Il y a une signature du PSE sous la contrainte, c'est certain, mais surtout ce qui m'importe c'est l'absence de dialogue pendant les négociations qui va laisser des traces pour l'avenir. Il n'y a eu aucun dialogue et ce sera compliqué de se refaire confiance au sein de l'entreprise.

Malika Menard, avocate du CSE de Mecafi

Ce matin, l'avocat de la direction de Mecafi n'a fait aucun commentaire après le retrait de l'assignation et la signature de l'accord pour le PSE.
 

Reportage d'Antoine Morel, Laurent Gautier et Thierry Cormerais

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