Une nouvelle journée de négociations avait lieu ce jeudi chez Mecafi, le sous-traitant aéronautique de Châtellerault. Les salariés qui bloquaient les trois sites de production ont levé leur mouvement de blocage alors que la direction a fait de nouvelles propositions sur les primes de licenciements.
Ludovic Asquini, le président du groupe Nexteam propriétaire de Mecafi depuis juillet 2018, avait fait le déplacement à Châtellerault ce matin, son premier depuis le début du conflit le 21 septembre dernier. Il est arrivé discrètement vers sept heures du matin pour participer, avec les syndicats, à la sixième journée de négociations sur les conditions du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) annoncé dans l'entreprise et qui doit être finalisé pour le 20 octobre.
Une augmentation des indemnités de départ
Au début de l'été, les employés ont appris la décision de la direction de supprimer 242 emplois (près de la moitié des effectifs) devant se traduire par autant de licenciements secs. Pour la direction, ces suppressions d'emploi se justifiaient par les difficultés financières rencontrées par Mecafi en raison de la crise sanitaire de la Covid et des déboires de Boeing.Les syndicats, eux, estimaient que même si la filiale Mecafi est confrontée aux problèmes, le groupe Nexteam, spécialisé dans l'usinage de pièces détachées pour l'aéronautique, se porte plutôt bien.
Depuis le 21 septembre, les grévistes bloquent jour et nuit les sites de production de Châtellerault, empêchant toutes expéditions. Des négociations avec la direction de Mecafi ont, tout de même, été entamées et ont abouti à la sauvegarde de 29 postes. Les discussions ont repris ce matin, en présence donc du PDG de Nexteam. Il était venu avec de nouvelles propositions concernant les indemnités de départ. Celles-ci ont été revues à la hausse par rapport à la proposition initiale, notamment une prime supra-légale de 7.500 euros accordée aux salariés licenciés. Cette mesure était attendue "alors qu'actuellement la grande majorité des employés de Mecafi a moins de cinq ans d'ancienneté", explique une syndicaliste.
Le oui au déblocage majoritaire chez les salariés
En revanche, la direction a conditionné l'acceptation de ces propositions sur les primes au déblocage des sites afin de permettre l'expédition des commandes bloquées depuis près de vingt jours. A sa demande, les représentants au CSE (Comité Social et Economique) ont organisé un vote de tous les salariés présents pour décider de la levée des blocages.Un premier vote, réalisé à main levée, a donné le oui majoritaire par 130 salariés pour le déblocage contre 90 pour la poursuite mais il a été contesté par certains grévistes.
Un deuxième scrutin, à bulletin secret cette fois, a alors été mis en place et c'est à nouveau le "oui" au déblocage qui est arrivé en tête avec 158 votes contre 123 pour le "non".
Reportage de François Bombard, Thomas Chapuzot et Martine Sitaud.