Concilier Noël et écologie, c’est possible dans les ressourceries et les trocs de grandes enseignes

Cette période de fin d’années rime très souvent avec gaspillage et surconsommation et pourtant, à Poitiers comme dans tout le Poitou-Charentes, des solutions existent pour protéger un peu notre planète. Les jouets aussi se recyclent.

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Bon nombre de nos dépenses pendant les fêtes de fin d'année génèrent des émissions de gaz à effet de serre. Les cadeaux, par exemple, représentent à eux seuls 57 % de ces émissions (12 millions de cadeaux sont jugés inutiles chaque année). C’est plus que les déplacements (en moyenne chaque ménage parcours près de 200 km à Noël, et seulement 4 % les parcours en train), plus que les sapins (6 millions sont vendus en France chaque année), plus que les repas (sachant qu’en cette période 83 % sont préparés en quantité excessive par rapport au nombre de convives) et plus également que les déchets comme les emballages cadeaux (surtout lorsqu’ils ne sont pas triés).

Alors, quels cadeaux pour faire plaisir à nos proches et à la planète ?

Plusieurs types de cadeaux qui serviront toujours (livres, plantes pour le jardin, savons…) ou qui se mangent sont les grands classiques. Les cadeaux dématérialisés sont une bonne idée comme les places de concert, de théâtre, de musée ou encore les cours ou les escapades en week-end.
Mais si on reste sur l'envie d'acheter des jouets pour nos plus petits, il existe des ressourceries, et même les grandes enseignes ouvrent des rayons d'occasions et se mettent au "troc", à savoir reprendre des jouets contre un bon d'achat.

C'est ce qu'a voulu tester Lydia. Cette mère de famille vient pour la première fois faire évaluer d'anciens jeux pour obtenir ce fameux coupon, qui lui permettra de faire de nouveaux cadeaux à ses enfants.

"Ça évite le gaspillage, c'est bon pour la planète et après tout, ce sont leurs jouets donc c'est normal que j'utilise leurs ventes pour leur offrir autre chose", sourit la jeune femme.

En face, le vendeur est transparent : il y a des avantages et des inconvénients pour le client. "Ils perdent un peu, niveau valeur, mais c'est une tranquillité d’esprit, explique Arthur Brunoni, responsable troc Joué Club. Plutôt que d’avoir les annonces à surveiller et à gérer les colis, nous, on s'en occupe en 10 minutes, et ils repartent avec un bon d'achat valable un an dans nos magasins".

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Concilier Noël et écologie, c’est possible dans les ressourceries et les trocs de grandes enseignes. ©France Télévisions

Une ressourcerie qui fait du bien à tous

À Poitiers, une ressourcerie de jeux a vu le jour l’année dernière. C’est ici qu’arrivent les dons de particuliers, d’entreprises ou des partenaires et les palettes ou big bags des déchetteries alentours. Un cercle vertueux à plusieurs étapes.

La catégorisation est cette première étape. "Nous avons trié deux tonnes et demie l'année dernière, et cette année, nous sommes passés à 12 tonnes, raconte Beatrice Bossart, la directrice de Papiole. On voit que cela a augmenté et que cela continue d'augmenter en puissance.

12 tonnes qui n’iront pas à l’enfouissement, car les jeux arrivent souvent en très bon état ou réparable. Chaque pièce, chaque jouet est minutieusement réparti, en un temps record.

J'aime ce que l'on a créé. J'aime voir que cela fait du bien aux gens et à la planète. Je suis très fière.

Nathalie

Employée chez Papiole, créatrice du projet

Il faut beaucoup de monde pour que cette initiative perdure. Depuis la création, ils sont passés de 3 à 15 employés. Chacun peut effectuer plusieurs tâches, comme le tri, la réparation, le nettoyage ou encore l'emballage cadeau et la vente.

"Avant que l’Entreprise à But d'Emploi soit créée, des associations de quartier ont mobilisé des volontaires et ce sont ces volontaires qui ont inventé la ressourcerie, se réjouit Damien Bernard, coordinateur d'activités chez Papiole. Des femmes se sont emparé de ce projet, de A à Z et aujourd'hui, regardez, cette ressourcerie est merveilleuse".

Nathalie fait partie de ces femmes, celles qui ont pensé autrement. Qui veulent faire du bien à la planète, et à ceux qui en ont le plus besoin. "J'y travaille encore aujourd'hui, car j'aime ce qu'on a créé, je suis très fière de voir que ce projet, devenu réel, aide les gens, fait du bien à notre planète, et grandit de jour en jour, raconte-t-elle des étoiles plein les yeux. C'est mon bébé et j'aspire à ce qu'il inspire d'autres gens".

Les prix vont de 50 centimes à 15 euros. Au mois de décembre, la ville de Poitiers met à disposition une boutique éphémère dans le centre-ville pour mettre en avant, ce mode de consommation.

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