Des débordements en mairie de Poitiers à l'issue de la manifestation contre le pass sanitaire

Ce samedi, plusieurs cortèges ont été organisés dans la région. Celui de Poitiers s'est achevé par une intrusion dans l'hôtel de ville. La mairie condamne fermement ces actes et appelle au calme.

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Le portrait du Président de la République décroché, piétiné, déchiré et lancé par la fenêtre. C'est la conclusion de la mobilisation ce samedi d'environ 700 personnes à Poitiers. A l'issue du défilé en centre ville, les manifestants se sont rassemblés de nouveau devant la mairie.

C'est alors qu'au lieu de se disperser, par petits groupes, une centaine de militants pénètre dans l'édifice aux cris de "Liberté !", au moment où des mariés et leurs invités en sortent. Ils montent à l'étage et quelques minutes plus tard, le portrait d'Emmanuel Macron est "passé par la fenêtre". Un geste applaudi par les manifestants encore présents sur la place.

Un agent municipal aurait reçu un coup de poing

Ce samedi soir, la mairie de Poitiers publie un communiqué où elle explique que l'un de ses agents a été agressé. "Les agents de la collectivité sont au service des Poitevines et des Poitevins chaque jour et ne sauraient voir leur intégrité physique menacée pour quelque motif que ce soit".

Autre déclaration de ce communiqué : "L’hôtel de ville de Poitiers est la maison de toutes les Poitevines et de tous les Poitevins, ses portes doivent pouvoir toujours leur rester ouvertes, dans le calme et le respect. Si la liberté d’expression et de manifestation demeurent des droits fondamentaux, jamais ceux-ci ne doivent s’exercer dans la violence."

Ce dimanche matin, Jean-Louis Fourcaud, Conseiller municipal de Poitiers délégué à la Voirie, élu présent sur les lieux lors de ces faits, confirme que la mairie va porter plainte.

L'homme soupçonné d'avoir décroché et déchiré le portrait d'Emmanuel Macron à la mairie de Poitiers, a été jugé et condamné lundi 26 juillet en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Poitiers, à 15 jours de prison avec sursis pour vol en réunion et dégradation.

Nombreuses protestations républicaines

Cet évènement a suscité une vague d'indignation dans la classe politique locale, certain relevant la présence de membre de la majorité municipale au sein du cortège initial.

Nicolas Turquois, député Modem LREM du Nord Vienne, dénonce des actes extrêmement condamnables sur la forme et le fond : "Faire œuvre de violence, c’est vouloir imposer des arguments par la violence, c’est une destruction d’éléments de la République qui est absolument condamnable. Je suis profondément choqué et il faut apporter une réponse judiciaire très forte. Je comprends qu’il y ait des hésitations par rapport à la vaccination mais aujourd’hui ne pas se vacciner, c’est contribuer à transmettre le virus et demain à bloquer les urgences et après-demain à compter un certain nombre de victimes qu’elles soient de Covid long ou qu’elles soient par décès donc c’est une irresponsabilité majeure".

Alors que le texte de loi sur l'extension du passe sanitaire était étudié au Sénat ce samedi 24 juillet, plusieurs cortèges d'opposants ont défilé partout en France... Près de 3000 personnes à La Rochelle, 1.000 à Angoulême, 700 à Poitiers, un rassemblement également à Niort.

D'autres débordements ont eu lieu lors des manifestations organisées à Paris, Lyon, et Annecy, notamment des tensions avec les forces de l'ordre. Des reporters de France Télévisions ont été agressés à Marseille. Jeudi dernier [le 22 juillet], à Paris, une équipe de BFM TV avait aussi été violemment prise à partie.

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