Le TPC s'est joué dans les derniers kilomètres, dans le circuit final de Poitiers, qui a vu Marc Sarreau lever les bras. Soren Waerenskjold remporte cette 37e édition du Tour Poitou-Charentes.
L'explication tant attendue a bien eu lieu. Sorren Waerenskjold a remporté la 37e édition du Tour Poitou-Charentes vendredi 25 août. Il était pourtant seul contre tous. Le Norvégien, porteur du maillot de leader deux étapes sur cinq avait provoqué l'ire de la Groupama FDJ. L'équipe tricolore, qui avait passé deux étapes en blanc via Paul Penhoët, nourrissait des ambitions, Bruno Armirail occupant la deuxième place. Le Pyrénéen maillot de chasseur sur les épaules était prêt à lâcher sa meute bleue déchaînée, impatiente d'en découdre dès la présentation des équipes. "On part à la guerre", soufflait-on autour du car.
Privé du maillot de leader par Soren Waerenskjold la veille, malgré sa victoire au contre-la-montre, Bruno Armirail semblait avoir une idée en tête. "La stratégie vous la verrez bien en course, avait-il lancé, énigmatique, sur la ligne de départ. Il ne fait pas 40°C aujourd'hui, c'est dommage ça aurait pu être à mon avantage. Même si je ne suis pas fan de la chaleur, je pense que la supporte mieux que lui [Soren Waerenskjold]." Avantage personnel au Norvégien donc. Mais "l'équipe Uno-X a paru fatiguée", avait estimé Paul Brousse, le consultant France Télévisions, la veille. Avantage collectif à la Groupama FDJ.
Ce mano a mano a d'abord été arbitré par six coureurs : Javier Ibanez Beltran de Salazar (Caja Rural-Seguros RGA), Martin Marcellusi (Green Project-Bardiani CSF-Faizane'), Maciej Bodnar (TotalEnergies), Gage Hecht, Bart Lemmen (Human Powered Health), et Alessandro Iacchi (Team Corratec). Une échappée réduite, d'abord, à trois coureurs sur le circuit final. Une échappée eclipsée, ensuite, par le jeu de regard entre les deux duellistes du jour, côte à côte dans le peloton, s'épiant.
15 secondes récupérées sur un "vélo d'enfant"
Tandis que le peloton engloutissait définitivement les fuyards, le TPC s'est offert un dernier frisson quand la radio tour annonçait une bombe, dans le dernier tour, avant l'ultime côte. Soren Waerenskjold, victime d'une crevaison, devait changer de vélo, et emprunter celui d'un coéquipier. Plus petit que lui. "Ca m'a rappelé celui que j'avais étant enfant, s'en amusait le Norvégien à l'issue de l'étape. Mais ça a suffi pour revenir." Revenir, car l'espace de quelques secondes, c'est Bruno Armirail qui endossait le virtuel maillot blanc. Mais bien porté par son équipe, Soren Waerenskjold a pu réintégrer la troupe et s'assurer la victoire finale. "J'ai vu Bruno [Armirail] devant quand j'ai réintégré le peloton. Je suis remonté à sa hauteur pour lui montrer que j'étais là."
Au sprint, c'est un habitué du TPC, vainqueur de deux étapes l'année passée, qui s'est illustré. Marc Sarreau a démontré sa science de l'exercice. "Le dernier tour était très rapide, il n'y avait plus personne devant, expliquait le coureur AG2R Citroën une fois la ligne franchie. Je me suis placé au mieux dans la bosse. Au final je me suis débrouillé tout seul, ça a été au feeling." Une belle revanche pour lui, qui a souffert de nombreuses blessures. "Ca fait vraiment du bien. Cette saison est vraiment pourrie, j'étais encore malade juste avant le Tour... Mais il n'y a rien de tel qu'une victoire pour repartir pleine bourre."
Parcours de la 4ᵉ étape du Tour Poitou-Charentes Nouvelle-Aquitaine