L'association "Unis pour Tiphaine" a organisé une marche, ce dimanche 29 octobre, pour suivre les pas de Tiphaine Véron, disparue le 29 juillet 2018, à Nikko (Japon). Présent sur place, son frère Damien Véron explique les raisons de cette manifestation et l'avancement de l'enquête.
En pleine période automnale, le parc national de Nikko, situé au cœur du Japon, voit arriver de nombreux touristes, émerveillés à l'idée de voir les feuilles rouges des érables — appelé momiji-gari en japonais, qui signifie la chasse aux feuilles rouges (NDLR) —.
Des dizaines de Français et de Japonais comptent se réunir ce dimanche 29 octobre, sous les branches de ces arbres, non pas pour prendre des photos, mais en participant à une marche. Celle qui suit les pas de Tiphaine Véron, organisée par l'association "Unis pour Tiphaine".
Disparue depuis le 29 juillet 2018 dans cette ville du pays du soleil levant, l'objectif de cet évènement est "de ne pas oublier Tiphaine, montrer que l'on est toujours là", rappelle son frère Damien.
Une marche qui unit France et Japon
Dix heures. C'est l'heure à laquelle se sont rassemblés les participants devant la gare ferroviaire de Nikko, derrière une banderole dessinée représentant les yeux de Tiphaine.
La manifestation prend la direction du célèbre pont rouge, le pont Shinkyo, avant de se diriger vers les temples de Toshogu et les chutes d'eau de Shiraito. Symboliquement, le groupe se dirige vers l'hôtel, dernier endroit avant que Tiphaine Véron ne donne plus aucun signe.
Certains médias locaux sont marqués par la persévérance et le combat que mène la famille Véron et ses soutiens. "C’est toujours intéressant de délivrer ce type de messages, les médias japonais sont toujours là. Ils voient que l’on n'a pas abdiqué et qu’on sera encore là tant que toutes les pistes n’ont pas été explorées", ajoute le frère de Tiphaine.
Un voyage destiné à faire avancer l'enquête
Damien Véron n'a pas fait le voyage au Japon dans le but d'organiser ce rassemblement. Durant le mois de novembre, accompagné de ses avocats et de l'ambassade de France, le frère de Tiphaine va rencontrer prochainement la police de Nikko.
La pression émise par l'ONU (Organisation des nations unies) aux autorités nippones sur cette affaire a grandement fait avancer le dossier. Selon Damien Véron, l'organisation aurait dit à la police japonaise, "vous devez interroger les suspects, faire des auditions, ouvrir une enquête criminelle et communiquer sur le dossier”.
Cela fait plus de cinq ans que sa famille est sans nouvelles. Pour autant, l'enquête est loin d'être au point mort. "En discutant avec la police scientifique, des traces de sang peuvent encore être présentes : une analyse de la chambre est possible, estime Damien Véron. Interroger les personnes qui étaient présentes dans l’hôtel au moment de sa disparition, c’est encore possible : tellement de personnes n’ont pas été auditionnées, donc l’enquête peut être menée sans grande difficulté".
Ce voyage au Japon se conclut par une visite qui pourrait faire basculer l'affaire. Accompagné de Philippe Setton, ambassadeur de France au Japon, Damien "va avoir la chance de rencontrer le gouverneur de la préfecture de Tochigi — préfecture où se trouve la ville de Nikko (NDLR) —. [Ils vont] expliquer ce que l’on attend d'eux, afin de débloquer la situation", ajoute-t-il.
Entre les multiples voyages au Japon et leurs recherches sur le terrain, le combat continue pour Damien, Sibylle, sa sœur, et Anne Désert, sa mère.