La pression de l'ONU pour l'ouverture d'une enquête criminelle au Japon redonne de l'espoir à la famille de la trentenaire poitevine et suscite un nouvel intérêt des médias japonais pour l'affaire. Tiphaine Véron a disparu le 29 juillet 2018, à Nikko, une zone touristique où elle séjournait seule.
Des journalistes japonais filmant la chambre de Tiphaine, penchés sur ses notes de voyage. Pour la première fois depuis la disparition de la trentenaire, il y a cinq ans au Japon, une télévision nipponne dépêche ses correspondants parisiens à Poitiers. Ils ont longuement interviewé Anne, sa Maman, une parole rare à leurs yeux.
Le fait de [l]’entendre, c’est ce que les Mamans de disparus au Japon ne font pas. Ils n'osent pas en parler.
Damien VéronFrère de Tiphaine
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Pas d'enquête pour les "évaporés"
Chaque année, de 80 000 à 100 000 Japonais se volatilisent, on les appelle les évaporés, johatsu en japonais. Ce phénomène massif de disparitions volontaires, acceptées par la société, considérées comme une question privée, masque probablement de nombreux meurtres ou enlèvements…
C’est sur cette absence d’enquête criminelle au Japon pour Tiphaine Véron que l’ONU demande des explications, et des actes aux autorités nippones. Une pression internationale, et de poids, inédite, qui redonne de l’espoir à la famille.
On est plutôt combattants, mais très fatigués de toutes les actions qu’on a dû mener. On a eu toutes les épreuves qui pouvaient se présenter à nous. On est vraiment un cas d’école...
Damien VéronFrère de Tiphaine
Depuis cinq ans, la famille ne ménage pas ses efforts dans l'espoir de retrouver Tiphaine. Face à une juge poitevine "qui n'a [eu] pas la volonté de se battre sur le dossier" disent-ils, Damien et sa sœur Sybille Véron ont multiplié les voyages au Japon, à leurs frais, pour opérer leurs propres recherches de terrains (explorant la rivière et les montagnes alentours), distribuer le signalement de Tiphaine aux habitants et rencontrer la police locale.
Passés par différents avocats, ils ont aussi recouru à un détective privé, exercé des pressions diplomatiques au plus haut niveau possible, et organisé diverses mobilisations en France...
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Agir pour les autres disparus
Ce parcours du combattant, ils veulent le rendre utile à d'autres, tendre la main aux familles de Français disparus à l’étranger.
Quand c’est à l’étranger, non seulement rien ne se passe, mais c’est absolument un cauchemar, face à la langue, la distance... On [veut] aider d’autres familles.
Damien VéronFrère de Tiphaine
L'Association Tiphaine Recherche à l'Etranger des Disparus _ATRED_ a déjà publié une vidéo pour faire connaître son action.
Enquête relancée ?
Porter plainte en France, c’est l’un des premiers conseils. Classé sans suite à Poitiers, le cas de Tiphaine Véron a rejoint le pôle des affaires non résolues de Nanterre. Enfin, une recherche d’indices va être opérée sur la valise de Tiphaine. Gardée intacte depuis son retour du Japon, elle était dans une penderie chez sa Maman.
Toucher les affaires de Tiphaine, c’était revivre son vivant, ses derniers moments de vie, donc ça me faisait trop pleurer, je ne le faisais pas.
Anne DésertMaman de Tiphaine
Dans un coin de sa tête, l'espoir que des recherches ADN soient menées la retenait aussi de toute intervention... Une mise à distance intuitive "récompensée" aujourd'hui, cinq ans après.
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Le 29 juillet 2018, la date est si loin et si proche en même temps. C’est la dernière fois que Tiphaine a été vue vivante. Le temps n’émousse pas le besoin de réponse.
Comment on peut continuer à vivre comme ça pendant des années ? Déjà 5 ans, c’est inhumain… Alors toute ma vie, comment je tiendrais ? Ce serait une délivrance de retrouver ma Tiphaine.
Anne DésertMaman de Tiphaine
La famille doit rencontrer la juge chargée du dossier en septembre, avant que celle-ci ne se rende au Japon. Ce serait alors la première visite de la justice française sur place.
