Nouvel espoir pour la famille de Tiphaine Véron : elle devrait engager, d'ici quelques jours, Jean-François Abgrall un détective privé. Enquêteur international pour de multiples affaires, il a notamment permis l'arrestation du tueur en série Francis Heaulme.
Depuis deux ans, la famille de Tiphaine Véron ne perd pas espoir. Agée de 36 ans, la jeune Pictavienne, a disparu le 29 juillet 2018, à Nikko au Japon. Depuis, sa famille, qui réside à Poitiers, œuvre sans relâche pour trouver des pistes et retrouver la Française.
Ce 25 novembre, elle a annoncé engager un nouveau détective privé "pour faire bouger les lignes", expliquent-ils sur leur page Facebook Unis pour Tiphaine. Il s'agit de Jean-François Abgrall, un professionnel reconnu dans son domaine. Il a notamment été à l'origine de l'arrestation de Francis Heaulme, un tueur en série français.
"Ce qui nous a redonné espoir avec Jean-François Abgrall, c'est son expérience à l'étranger. Il passe tout au cible, on imagine qu'il va s'imprégner de la ville pour mieux comprendre ce qu'il s'est passé", croit Damien Véron, le frère de Tiphaine.Une annonce qui résonne alors que la famille a reçu un nouveau témoignage d'une touriste. "Des hommes à Nikko ont cherché à la prendre au piège, en plein après-midi, dans une zone touristique près de l'hôtel où a séjourné Tiphaine", leur aurait-elle écrit.
Pas d'avancée
Pour tenter de relancer les recherches, en juillet dernier, la famille a également décidé de changer d’avocat et de faire appel à Me Antoine Vey du cabinet Vey & associés à Paris, ex-cabinet Dupond-Moretti devenu désormais garde des Sceaux."C'est Antoine Vey qui a d'ailleurs pensé à Jean-François Abgrall, lorsqu'il a fallu trouver une alternative légale aux enquêtes françaises et japonaises. Pour lui, il y a plein d'éléments qui montre la nécessité d'une véritable enquête", explique Damien Véron.
Côté japonais, la police n'avait ouvert, selon des avocats japonais en lien avec le cabinet Vey & Associés, qu'une enquête suivant la piste accidentelle. "C'est dans la culture japonaise de ne pas faire d'enquête criminelle. On ne leur en veut pas, mais cela explique pourquoi les investigations n'aboutissent pas", explique Damien Véron.
La famille a donc misé sur la mobilisation des Français, qui avaient, eux aussi, ouvert une enquête.À l'été 2019, un an après la disparition de la jeune Pictavienne, des policiers de Poitiers se sont rendus à Nikko pour travailler main dans la main avec leurs confrères japonais.
"Ils ont fait un aller-retour rapide, mais la communication entre les deux polices n'a pas été facile. Depuis, il n'y sont pas retournés et les investigations sont au point mort", regrette Damien Véron.
Le frère de la jeune disparue avoue s'être senti "abandonnés par son camp". "Quand on a compris qu'il n'y aurait pas d'autres recherches sur place, on a perdu tout espoir", confie Damien Véron.
Soutiens numériques
Les proches de Tiphaine Véron s'appuient aussi sur les témoignages, récoltés via leur page Facebook, forte de 5 000 abonnés."Si vous êtes allés à Nikko ou au Japon à ce moment-là, le 29 juillet 2018, regardez vos photos de voyage peut-être que Tiphaine apparaît sur l'une d'elles", leur enjoignent-ils dans une publication.La famille devait se rendre à Nikko pour continuer ses recherches. Le voyage a cependant été compromis à cause de la crise sanitaire : le Japon a en effet fermé toutes ses frontières, sans dérogation possible.
"Nous devions y retourner en avril pour continuer les recherches à côté du lac. Mais nous avons toujours fait attention à ne pas enquêter à la place des enquêteurs. Dès que les frontières rouvriront, on espère que Jean-François Abgrall pourra s'y rendre, pour lui, enquêter", projette la famille.
Elle s'était déjà rendue sur les lieux du drame, en juin 2019, pour une semaine de recherches, accompagnés d'experts.