Élections législatives : une alliance à gauche est-elle possible en juin 2022 ?

Des négociations se déroulent depuis plusieurs jours entre les différentes forces de gauche. La France insoumise estime que l'alliance doit se faire "sans hégémonie", mais avec "la gauche de rupture".

Les électeurs de gauche en rêvent. Mais la perspective d'une alliance à gauche aux législatives de juin 2022 est-elle possible ? Les différents partis, de la gauche radicale à la gauche socialiste en passant par la gauche écologiste, y parviendront-ils ? Sont-ils même seulement disposer à en entendre parler alors qu'elle n'a pas pu avoir lieu au premier tour de l'élection présidentielle ?

Dans l'ancien Poitou-Charentes, Europe Ecologie Les Verts (EELV) l'appelle de ses vœux. "Nous souhaitons une union de la gauche au niveau national", explique Corentin Soleilhac, secrétaire régional EELV. Le parti communiste (PCF) aussi se dit "prêt à des accords". Le parti socialiste (PS) a récemment voté en faveur d'un rapprochement avec LFI mais note qu'il est pour l'instant "mis de côté" par LFI dans les discussions.

L'alliance doit se faire avec une gauche de rupture

Jason Valente, candidat LFI dans la Vienne

Si des échanges ont eu lieu dans l'entre deux-tours au niveau local, les véritables négociations sont actuellement en cours dans les instances dirigeantes des différents partis. Elles se déroulent pour l'instant de manière bilatérale, chacune des forces de gauche échangeant avec LFI. Arrivée en tête des forces de gauche à l'issue du premier tour de la présidentielle, elle fait office de chef d'orchestre dans ces négociations. LFI entend avant tout transformer sa place en un maximum de députés élus au soir du second tour des législatives.

"Notre position n'est pas de dire que l'on est hégémonique et que maintenant, on ne laisse(rait) le choix à personne, explique Jason Valente, candidat LFI dans la Vienne. La solution est de dire qu'on acte qu'il y a eu une prise de position claire dans les urnes qui a amené à 22% la gauche de rupture." Pour lui, l'alliance doit se faire avec "une gauche de rupture claire, avec un programme clair. Avec cohérence, c'est le maître-mot, cohérence dans l'action."

Il faut mettre par dessus tout les attentes citoyennes pour plus de justice sociale, d'écologie et de démocratie

Léonore Moncond'huy, maire EELV de Poitiers

Accord national ou accord partiel ?

À Poitiers, le PS doute de la possibilité d'un accord. Pour François Blanchard, "on ne peut pas se montrer en désaccord dans la gestion en local et ensuite dire aux électeurs que l'on serait ensemble aux législatives".

La maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy, elle, veut y croire. "Je me positionne en faveur du rassemblement", confirme-t-elle. Pour elle, il faut "mettre par dessus tout les attentes citoyennes pour plus de justice sociale, d'écologie et de démocratie", malgré les "histoires différentes" et parfois aussi "les divergences" entre forces de gauche.

Dans la Vienne, le PCF observe aussi les négociations avec beaucoup d'intérêt. Par la voix de son leader, Fabien Roussel, le PCF affirme sa volonté de voir émerger un groupe de gauche fort à l'Assemblée nationale et souhaite "un accord global" avec les autres forces de gauche. Yves Jamain, secrétaire départemental du PCF dans la Vienne, est plus circonspect. "J'espère une alliance mais je ne me fais pas d'illusions. Même si la pression sur LFI est forte, mon pronostic est celui d'un accord partiel." 

Les négociations nationales en cours pourraient aboutir d'ici à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine.

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