Fusillade à Poitiers. Soirée Halloween, victime sans "problème de délinquance" : la famille d'Anis déplore des "amalgames"

La famille d'Anis, tué ce jeudi 31 octobre à Poitiers lors d'une fusillade, déplore "des amalgames". Au lendemain du drame, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau avait en effet évoqué "une rixe entre bandes rivales" qui avait opposé "plusieurs centaines de personnes". Des propos démentis par le procureur de la Vienne.

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L'adolescent de 15 ans, décédé samedi 2 novembre, après avoir été grièvement blessé par balle à la tête lors d'une fusillade à Poitiers le soir du 31 octobre, est une "victime collatérale" qui n'avait "aucun problème de délinquance", indique sa famille qui déplore des "amalgames".

Soirée Halloween

Cette fusillade, qui a également fait quatre blessés, tous mineurs, a eu lieu devant un restaurant kebab du quartier des Couronneries. Si le ministre de l'Intérieur a d'abord évoqué une rixe, sur fond de drogue, entre plusieurs centaines de personnes, ses propos ont par la suite été démentis, indiquant que seules des échauffourées, entre "quelques dizaines de personnes" avaient eu lieu. 

Ce dimanche 3 novembre, l'avocate de la famille de la victime a tenu à préciser le contexte du drame et les raisons de la présence de centaines de personnes sur la place Coïmbra : une soirée Halloween y était organisée par une association.

Le quartier des Couronneries était plein de monde ce soir-là. Il y avait la soirée Halloween.

Me Yasmina Djoudi

Avocate de la famille d'Anis

La famille, par le biais de son avocate, a également tenu à rappeler le profil de la victime, qui n'aurait aucun lien avec la fusillade. "Anis n'avait aucun problème de délinquance, ni quoi que ce soit. C'était un garçon gentil, scolarisé en 1ʳᵉ au lycée Saint-Jacques de Compostelle à Poitiers, qui faisait du foot, de la natation", indique ce dimanche, Me Yasmina Djoudi, l'avocate de la mère de l'adolescent.

L'adolescent "a dit à sa mère qu'il allait s'acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle", précise-t-elle, corroborant les propos tenus par la tante du jeune garçon, au lendemain de la fusillade. La famille déplore ainsi "de fausses informations".

"Il faudrait que les gens restent parqués"

En effet, ce vendredi 1ᵉʳ novembre, au matin, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait déclaré sur BFMTV/RMC qu'une "rixe entre bandes rivales" avait opposé "plusieurs centaines de personnes". "Les 'narcoracailles' n'ont plus de limites. On est à un point de bascule", avait-il ajouté.

Des faits rapidement démentis par le parquet et la police de la Vienne. "Elle a aussi dû subir les fausses informations qui sous-entendaient que son gamin faisait partie d'un trafic de drogue", fulmine l'avocate. La mère d'Anis a été contactée, depuis, par la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy.

Alors que son enfant unique, qu'elle élève seule, était entre la vie et la mort, cette mère n'a reçu aucune parole, aucun soutien de la part des autorités.

Me Yasmina Djoudi

Avocate de la famille d'Anis

L'avocate a également tenu à condamner les réactions, liés à la présence de l'adolescent sur les lieux, au beau milieu de la soirée. "Ce n'est pas parce qu'on habite dans un quartier populaire qu'on n'a pas le droit de sortir, de vivre. À les entendre, il faudrait que les gens restent 'parqués' chez eux pour montrer patte blanche", poursuit Me Djoudi.

Selon le parquet, le tireur présumé "se serait livré à la vente de produits stupéfiants" dans le quartier "au cours des jours précédents". Selon des informations du Parisien, le suspect était sous contrôle judiciaire dans le cadre d'un dossier de détention d'armes instruit à Marseille.

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