Fusillade à Poitiers : "C'est devenu invivable". Un mineur entre la vie et la mort, plusieurs dizaines de personnes impliquées

Une fusillade a éclaté dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1ᵉʳ novembre à Poitiers, place Coïmbra dans le quartier des Couronneries. Dans l'affrontement, cinq personnes ont été grièvement blessées, dont un jeune de 15 ans qui serait entre la vie et la mort.

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Une soirée d'Halloween qui tourne à l'effroi. Dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1ᵉʳ novembre, une fusillade a fait cinq blessés au quartier des Couronniers de Poitiers. L'un d'entre eux, un jeune de 15 ans, serait entre la vie et la mort, selon une source policière.

"50 à 60 personnes" présentes sur place

Selon nos informations, la fusillade qui a éclaté dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1ᵉʳ novembre a eu lieu place Coïmbra, devant le fast-food L'Otentik. En plus d'un jeune homme de 15 ans, dont le pronostic vital est engagé, quatre autres personnes ont été également blessées par balles, dont deux à l'épaule et à la cheville, selon France Info.

Si le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait initialement parlé sur BFMTV de "400 à 600 personnes" participantes à cette rixe, une source policière parle quant à elle de "50 à 60 personnes" présentes sur place. Une dizaine de douilles de calibre 22 ont été retrouvées à terre par les enquêteurs, d'après l'AFP. "Une enquête judiciaire est en cours", indique le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, aux micros de nos confrères de BFMTV.

Sur le réseau social X (anciennement Twitter), la préfecture de la Vienne précise que "des renforts de police seront déployés dès aujourd’hui."

Un évènement "lié au trafic de drogue"

Des chiffres corroborés par la maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy, qui évoque aussi "quelques dizaines de personnes". "Le fait que des évènements aussi violents, impliquant des jeunes personnes, se produisent à Poitiers, est le signe d'un problème qui est en train de se généraliser en France et qui touche des territoires à présent épargnés par ce phénomène", indique l'édile.

Elle ajoute que "la scène s'est déroulé sous des caméras de surveillance. Une enquête est en cours et permettra de déterminer le nombre exact de personnes impliquées". Des témoins également auditionnés évoquent des chiffres similaires et abordent également les raisons de cette violente rixe. "Cet évènement est plutôt lié au trafic de drogue", précise Léonore Moncond'huy. La maire annonce l’ouverture du centre social pour accueillir les habitants qui souhaitent parler de l'évènement qui a eu lieu hier soir, chez nos confrères de BFMTV.

La députée de la première circonscription, Lisa Belluco, présente sur place, appelle à la prudence.  "Poitiers est une ville plutôt calme. Il faut essayer de ne pas faire dégénérer les choses, même si c'est un évènement grave", assure-t-elle. L'élue propose ainsi de regarder "à long terme" et met en garde contre les "rabots des fonds dédiés à la justice". "Il faut lui donner les moyens et aux forces de l'ordre de faire leur travail. Les maisons de quartiers sont aussi en souffrance, elles sont actrices de la bonne vie et de la bonne entente entre les gens ", martèle-t-elle.

"Les jeunes sont livrés à eux-mêmes"

En ce 1ᵉʳ novembre jour férié, les bars, restaurants et boutiques sont tous fermés dans le centre-ville de Poitiers. Presque personne ne déambule dans les rues. Comme si la ville était en état de deuil après la fusillade qui a eu lieu dans la nuit du jeudi 31 octobre.

Dans le quartier des Couronneries, les habitants sont sous le choc. "C'est inadmissible, c'est devenu invivable. Ce n'était pas comme ça avant, c'est de pire en pire. Quand je passe dans le quartier, on ne me dit rien, mais je reste sur mes gardes, je suis méfiante. J'ai peur qu'il arrive quelque chose pour mes petits-enfants", avoue une cliente d'une boucherie du quartier.

"Depuis quelque temps, ce quartier craint vraiment. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes. C'est devenu Chicago... Ce qui est sûr, c'est que je ne traînerai pas la nuit là-bas", raconte une personne travaillant dans le centre-ville de Poitiers. Une autre habitante évoque des rixes de plus en plus fréquentes dans la ville poitevine, notamment sur cette année 2024 après la mort du jeune homme de 17 ans en mai dernier, et le véhicule bélier ayant incendié une partie des commerces situé Place de Provence en juin dernier, juste à côté de l'incident d'hier soir.

La maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy, a réagi également sur les réseaux sociaux dans la matinée à travers un communiqué. Elle déplore "un nouvel épisode de violence inacceptable pour le quartier". Elle appelle "à la responsabilité de chacun quant au maintien de l’apaisement".

Le député de la deuxième circonscription de la Vienne, Sacha Houlié, dénonce, de son côté, le fait que cette fusillade soit "symptomatique de la gangrène consécutive à l'extension du trafic de stupéfiants" et "salue le courage des 30 policiers et gendarmes qui ont dû faire face à cette situation périlleuse".

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