Journées d'été: Léonore Moncond'huy et sa liste Poitiers Collectif aux municipales, symbole d'un nouvel élan écologiste

Poitiers a-t-elle été choisie par les écologistes pour accueillir leurs Journées d'été pour le symbole que représente Léonore Moncond'huy ? Sa campagne citoyenne et participative lors des municipales a marqué les esprits. Sa victoire a aussi été la première annoncée le soir de la vague verte.

Venir à Poitiers pour les Journées d'été des écologistes, Pascale Delmaere trouvait cela plutôt arrangeant. "Je dois me rendre en Vendée, ensuite, c'est tout près", lâche-t-elle dans un large sourire. Cette habitante de Giverny (Eure) reconnaît que depuis son arrivée dans l'ancienne capitale du Poitou-Charentes, le choix de Poitiers fait soudainement sens. "Il y a une dynamique autour de la maire, Léonore Moncond'huy, très clairement, je l'ai écoutée parler hier, c'est évident." En organisant leurs Journées d'été dans la ville de la première victoire annoncée lors de la vague verte aux dernières élections municipales, les écologistes enverraient donc un message subliminal au pays, celui d'un élan vers d'autres victoires. 

Une symbolique importante

"Oui, bien sûr", reconnaît volontiers Yannick Jadot, l'un des cinq candidats déclarés à la primaire écologiste en vue de l'élection présidentielle. "A Poitiers, ce qui a été fort, c'est que Léonore n'est pas seulement le débouché d'un processus citoyen, elle l'a aussi beaucoup porté, ce qui a créé l'évidence de sa candidature. Comme c'est l'écologie qui recompose aujourd'hui le paysage politique, elle intervient comme une évidence."

Pour lui, la symbolique est donc particulièrement importante. "Il y a la volonté de dire que quand les écologistes gouvernent, ils sont en capacité." Le député européen de la circonscription ouest de la France considère que la liste Poitiers Collectif aux municipales a "trouvé le bon modèle démocratique au bon endroit". Pour lui, il n'y a "pas de recette". Il y a d'ailleurs eu "plusieurs schémas pour les municipales" dans les différentes villes conquises. "A Poitiers, ce que j'ai trouvé fort, c'est que le projet écologiste soit mis au débat, qu'il ait été déroulé avec les citoyens et que l'on ait ensuite laissé l'incarnation émerger."

"Son profil marque un renouveau"

Eric Piolle, également candidat à la primaire écologiste confirme. "Le profil de Léonore est particulièrement symbolique du renouvellement de la pratique politique." Le maire de Grenoble veut y voir une évolution positive: "les partis politiques montrent qu'ils sont en capacité de se mettre dans une démarche qui les dépasse et qui inclut les citoyens, y compris dans l'exercice du mandat."

Je ne sais pas si la démarche de Léonore Moncond'huy est révélatrice de la manière dont il faut prendre le pouvoir, mais c'est révélateur de la manière dont il faut faire de la politique autrement. 

Jeanne Meunier, conseillère fédérale EELV en PACA

A l'entrée du site, plusieurs membres de l'équipe de Sandrine Rousseau, elle aussi candidate à la primaire écologiste, distribuent des tracts pour inviter les participants à venir écouter leur candidate. Guillaume Berthoin, membre de son équipe, se réjouit aussi du choix du lieu pour ces Journées d'été. "C'est bien de ne pas tout faire à Paris. Être ici à Poitiers, ça rappelle les victoires passées et ça donne un élan."

Jeanne Meunier, conseillère fédérale EELV en Provence Alpes Côte d'Azur, reconnait que lors des dernières municipales, Poitiers "n'était pas le territoire vers lequel on allait regarder prioritairement. (...) À l'intérieur du parti, on n'a pas vu venir la victoire à Poitiers." Cette militante de longue date ajoute être "enchantée par la démarche" de la maire, autour "de l'éducation populaire". "J'ai baigné dedans toute ma vie", précise-t-elle. "Ça m'a formée, sortie de mon lieu, ça m'a permis de me construire une pensée sociétale et politique."

Son enthousiasme se confirme lorsqu'elle évoque le discours de Léonore Moncond'huy la veille. "On a senti que ce petit bout de bonne femme avait l'énergie!", lance-t-elle. "Je ne sais pas si sa démarche est révélatrice de la manière dont il faut prendre le pouvoir, mais c'est révélateur de la manière dont il faut faire de la politique autrement."

Consciente de l'enjeu de la primaire qui se trame en coulisse de ces Journées d'été, elle lâche avec une pointe d'ironie: "Certains de nos candidats ont à apprendre de sa démarche collective, de travail avec les citoyens, de la nécessité de recruter en dehors des partis des personnes encore trop invisibles. (...) Il faut co-construire! Peu savent le faire et on voit la plus-value quand on le fait..." Celle de la possibilité de la victoire.

Un conseiller d'Obama à Poitiers

Dans cette perspective, Éric Piolle est arrivé jeudi à Poitiers avec, dans son équipe, son nouveau conseiller, Arun Chaudhary, un expert en communication au CV impressionnant. Il a notamment travaillé dans l'équipe de Barack Obama en 2008 lors des primaires et de la première victoire de l'ancien président américain et dans celle de Bernie Sanders en 2016. Dans un portrait que lui consacre le Journal du Dimanche, Arun Chaudhary explique : "Je travaille dans toute l'Europe pour essayer de changer la façon dont le centre-gauche et la gauche racontent des histoires pour contrer la droite. Et construire un récit transnational autour d'un développement plus équitable et plus durable." 

Éric Piolle en est convaincu : "les méthodes participatives fonctionnent." Elles se développent à Poitiers. Il les expérimente lui-même à Grenoble. "La société française est prête", confie-t-il, certain que ces méthodes vont amener "un nouvel exercice politique du pouvoir".

 

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