"La qualité est là, et on sait ce qu'on mange". Sur ce marché, les clients savent ce qu'ils achètent

Alors que les agriculteurs viennent de faire entendre leur colère et leur détresse, les consommateurs changent-ils leurs habitudes, sont-ils plus sensibles à l'origine de leurs achats ? Sur le marché de Neuville-de-Poitou dans la Vienne, nous avons questionné les clients et les commerçants.

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"Nous, on est à Ouzilly, Julien il est à Ouzilly. On sait que les carottes que mangent nos enfants sont cultivées à moins de 5 km de la maison. Pareil pour tous les légumes. Ça fait des années qu'on fait ça et on s'y retrouve parce qu'au niveau des prix, c'est même moins cher qu'en grande surface."

Sur le marché de Neuville-de-Poitou ce dimanche matin 4 février, on croise surtout une clientèle d'habitués. Certains connaissent les producteurs par leur prénom. C'est anecdotique mais ça révèle tout de même l'attention qu'ils portent à leurs achats. "Ils sont gentils, ils ont le sourire, ils rendent la monnaie. C'est important pour moi de connaître le producteur. Ce sont des artisans qui font attention à ce qu'ils produisent et comment ils le produisent" explique ce retraité, du pain du cabillaud et des pommes de terre dans son cabas.

Pour la qualité des produits

Des retraités, des jeunes adultes, des familles, avant tout soucieux de la qualité des produits qu'ils achètent. Une exigence constatée par ce jeune maraîcher. Il a repris l'activité d'un maraîcher parti à la retraite en mars 2019. Avec ses parents, il fait huit marchés par semaine. "Les gens voient tout de suite que c'est nous qui produisons, ils nous demandent comment on cultive. Moi, je produis des endives de pleine terre et pour les tarifs, il y a des gens qui comparent avec les grandes surfaces, et d'autres qui disent que pour la qualité, c'est pas cher " explique-t-il.

La qualité est là, et on sait ce qu'on mange.

Un consommateur de produits locaux

Le tout récent mouvement de colère des agriculteurs n'a fait que confirmer ces consommateurs et producteurs dans leurs convictions.

La question du prix

"Je me sers chez les producteurs locaux, circuit court, je viens avec mes sacs, raconte aussi ce client. Mes moyens me le permettent mais je comprends que certaines personnes ne puissent pas, parce que ça coûte assez cher."

La question du budget se pose systématiquement, mais pour Willy Marteau, revendeur en fruits et légumes, acheter sur le marché ne coûte pas nécessairement plus cher qu'en supermarché : "Ce que je vends à 95%, c'est du français. Sauf ce que je ne trouve pas en français, c’est-à-dire clémentine, avocat et citron. Là, je prends des produits étrangers. Entre la grande surface et nous, ça n'a rien à voir. La fraîcheur, d'abord. Mes produits n'ont jamais plus de trois ou quatre jours. Je vais deux trois fois par semaine chez les producteurs, c'est la fraîcheur qui fait la différence. Et le prix n'est pas forcément plus cher. La semaine dernière en grande surface, j'ai vu des poireaux pleins de produits chimiques à 4,5 euro le kilo. Moi, en bio ils sont à 3,90 le kilo."

Devant son étal, un de ses clients reconnaît que le supermarché ou la supérette c'est bien commode, et qu'il y va aussi. "Et parfois, je le regrette, c'est pas forcément moins cher, c'est pas forcément une affaire" constate-t-il.

La différence de prix entre marché et supermarché, c'est essentiellement sur les produits transformés qu'elle est criante. Parce que les coûts de production sont bien plus élevés pour une fabrication artisanale que dans l'industrie agroalimentaire.

Aurélie Cassagne tient un stand où elle vend la charcuterie qu'elle fabrique. "On ne s'aligne pas sur la grande distribution, on est plus cher que le supermarché, mais les gens préfèrent prendre moins et mieux manger. Après quand vous achetez un boudin chez moi ou en grande surface, le goût et la matière n'ont rien à voir" affirme-t-elle.

En faisant attention, en cuisinant, on y arrive, même des petits budgets.

Une habitante de Neuville-du-Poitou

Tout près du marché de Neuville, un petit supermarché est ouvert le dimanche matin. Sur le parking, beaucoup de clients ne souhaitent pas commenter ce dont ils ont rempli leur caddie, ni parler de leurs pratiques de consommation. 

Ceux qui acceptent sont là pour des courses de dépannage,"trois poivrons qui manquaient pour le poulet basquaise de midi, et des croquettes pour le chien", ou pour acheter des produits de base de l'épicerie, "les vrais légumes", c'est au marché qu'ils les achètent eux aussi.

L'intérêt qualitatif d'acheter des produits locaux semble assez largement partagé. Mais l'inflation, la facilité et le poids des habitudes laissent la part belle aux grandes surfaces. Et ce sont les exploitants agricoles de grande taille, fournisseurs de l'industrie agro-alimentaire, qui ont obtenu des avancées du gouvernement lors de la crise de ces dernières semaines.

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