C'est la première patinoire de France entièrement adaptée. Accueillir un public et des athlètes en situation de handicap avec des équipements adaptés, c'est le défi réussi par le club de hockey de Poitiers avec l'aide des collectivités territoriales. Le directeur du club espère qu'avec les Jeux Olympiques d'hiver en Italie en 2026, d'autres infrastructures s'adapteront à ce sport.
Un revêtement blanc sur la patinoire permet maintenant aux parahockeyeurs de Poitiers de glisser au sol, contrairement au caoutchouc présent jusqu'à présent. Lorsqu’il sera appliqué sur l’ensemble de la surface, il permettra aux sportifs de ne plus être dépendants pour accéder à leur terrain de jeu.
"Avec ces plaques de glissements lors des matchs, on peut sortir comme les valides lorsqu'on est remplaçant et de re-rentrer lorsqu'on est en phase de jeu. Ensuite, ces balustrades en plexiglas transparentes permettent, lorsque l’on est remplaçant, de continuer à voir ce qu’il se passe pendant le match", explique Thierry Schneider, capitaine de l'équipe de parahockey de Poitiers.
Avant, pendant les compétitions, on s'entassaient sur les côtés. Ce qui faisait qu'il y avait un petit tas de joueurs qui entravaient le bon déroulement du jeu.
Thierry SchneiderCapitaine de l'équipe de parahockey de Poitiers
Autre amélioration, l’accessibilité aux douches pour les personnes en situation de handicap. "D’habitude, les pommeaux sont fixés au mur, ce qui n’est pas pratique pour nous qui sommes assis. Alors, ils nous ont mis des pommeaux mobiles. En plus, maintenant, on a des sièges de douche et deux tabourets qui peuvent se déplacer", montre le sportif.
Rendre la pratique du sport accessible à tous
Ces installations ne sont que la transposition de la loi voulue en 2005 par Jacques Chirac sur l’accessibilité en faveur des personnes à mobilité réduite. Une politique mise en place par la municipalité écologiste de Poitiers. En France, il reste encore du chemin à parcourir dans le domaine.
"Il faut que l’on commence à se dire que le public en situation de handicap ne peut pas être que spectateur.", défend Hugues Capderroque, le président du stade poitevin hockey club.
On l’a vu avec les Jeux Olympiques, ils peuvent faire de magnifiques performances, mais pour cela, il faut leur donner les outils adaptés.
Hugues CapderroquePrésident du stade poitevin hockey club
Des équipements qui ont coûté 160 000 euros, financés en partie par les collectivités locales. "Il faut aussi une volonté du club à s’ouvrir au parahockey, évoque le président du club. Les valides qui ont envie de s’essayer à ce sport le peuvent aussi. Dans ce cas-là, on appelle ce sport le "hockey-luge", ou encore le "hockey-assis". C'est un sport à part qui fait partie de la grande famille du hockey !"
Le succès des Jeux Olympiques participe à un regard différent sur le sport en général selon Hugues Capderroque : "Cet oeil attentif, on va l’avoir encore sur les JO d’hiver dans les Alpes en 2026 puis 2030."
Poitiers est la seule patinoire 100 % accessible à tous en France. Les hockeyeurs poitevins espèrent qu'avec la perspective des JO, d'autres patinoires adapteront leurs équipements.