Le centre de dépistage des cancers de Nouvelle-Aquitaine se mobilise contre le cancer du col de l'utérus

À l'instar du cancer du sein et du colon, le cancer du col de l'utérus fait désormais l'objet d'un dépistage. Provoqué dans près de 100% des cas par les papillomavirus humains, ce cancer tue plus de 1.000 femmes chaque année. Des décès qui pourraient être évités.

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L'infection au papillomavirus est une infection sexuellement transmissible extrêmement répandue. On estime en effet que près de 80% des femmes au début de leur vie sexuelle, vont être en contact avec ce virus. Pour un certain nombre d'entre elles,  il ne va pas se manifester et va s'endormir, pour d'autres il va provoquer des symptômes cutanés ou muqueux. Mais ce virus peut aussi évoluer et se transformer en cancer. Il est en effet responsable de la quasi-totalité des cancers du col de l'utérus. Mais il peut aussi provoquer des cancers de la gorge, de l'anus et du pénis, puisqu'il touche aussi bien les femmes que les hommes.

3.000 femmes touchées chaque année et plus de 1.000 décès

Pour Véronique Dardaine, c'est une forte hémorragie qui l'a poussée à consulter son médecin. Après des analyses plus poussées, le diagnostic est tombé : cancer du col de l'utérus. Véronique avait 42 ans, trois enfants et une vie professionnelle très sportive puisqu'elle est monitrice de tennis. Mais tout s'est arrêté, et c'est une autre vie qui a commencé.

Tout s'enchaîne en fait. Tout de suite c'est les premières chirurgies pour l'ablation des ganglions et ensuite, il y a tout un agenda mis en place avec les protocoles de chimiothérapies, de radiothérapies de curiethérapies et puis d'autres chirurgies ensuite.

Véronique Dardaine

Véronique a eu neuf mois de traitements et de soins, on lui a fait une ablation totale des organes génitaux internes. Et aujourd'hui, huit ans après, elle est guérie, même si elle a du mal à le dire.

Non, non, on ne se dit jamais qu'on est guéri parce que au moindre bobo, on se dit ça y est, quoi, on a de nouveau quelque chose (...) Moi je ne dis jamais que je suis guérie. Guéri de cet organe-là oui, parce qu'on me l'a retiré. Mais on se dit ça peut muter ailleurs, et on a toujours peur de ça.

Véronique Dardaine

Malheureusement, de nombreuses femmes n'ont pas cette chance. Plus de 1.000 décès sont enregistrés chaque année sur les 3.000 cas diagnostiqués.

Une maladie et des morts évitables

Le cancer du col de l'utérus est pourtant un cancer évitable. La médecine dispose de deux armes très efficaces. Le vaccin d'abord qui peut être fait aux adolescents garçons et filles à partir de 11 ans et jusqu'à 14 ans avec l'autorisation des parents. Un rattrapage peut être effectué chez les jeunes filles jusqu'à 20 ans.

Et puis il y a le dépistage. Il suffit de procéder à un frottis vaginal. Il s'agit de récolter avec une petite spatule des cellules sur le col de l'utérus. Le frottis peut se faire chez le médecin, généraliste, chez une sage-femme ou chez un gynécologue. 

Le centre régional des dépistages des cancers de Nouvelle-Aquitaine lance une campagne de dépistage généralisé. Il va concerner la catégorie des femmes de 25 à 65 ans qui ne vont pas ou très rarement se faire faire un examen gynécologique. Elles sont 40% dans ce cas. Elles vont recevoir un courrier les invitant à faire un frottis vaginal gratuit.

 

Le cancer du col de l'utérus bientôt éradiqué en Australie

Avec une vaccination intensive et des programmes de dépistages massifs, l'Australie a fait baisser de 50% le nombre des cancers du col de l'utérus et estime que dans 20 ans, elle n'aura plus de nouveaux cas. 

À titre de comparaison, en France le taux de vaccination n'est que de 20%.

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