Après ce premier tour des élections législatives en Charente-Maritime, Charente, Deux-Sèvres et Vienne, voici un résumé de ce qu'il faut retenir.
"Participation et triangulaires" sont les deux mots à retenir de cette soirée dans la région. Forte participation et au moins 11 triangulaires sur 15 circonscriptions, c’est énorme.
Pour le politologue Dominique Breillat, "On se situe malgré tout dans un ensemble national avec une très forte participation. Ce qui traduit vraisemblablement un grand intérêt pour des élections qu’ils estiment avoir un caractère très décisif et aussi avec des conséquences sur le scrutin. Comme il y a eu beaucoup de participation, on a atteint des seuils permettant aux candidats d’être présents au second tour, d’où un grand nombre de triangulaires."
Le paysage politique change aussi dans la région et avec ces triangulaires, on y retrouve la fracture des trois camps politiques qui est en train de s’établir. "C’est-à-dire le Rassemblement National, le Front Populaire de gauche et le camp macroniste avec des liens avec les Républicains", précise Dominique Breillat.
Dans tout le Poitou-Charentes, et on l’avait observé aux Européennes, il y a une fracture entre les chefs-lieux de département et le monde rural. Presque partout, les chefs-lieux résistent bien mais le monde rural vote bien entendu pour le Rassemblement national.
Dominique BreillatPolitologue
Les quatre départements de l'ex-Poitou-Charentes voient effectivement une poussée du RN avec beaucoup d'incertitudes pour le second tour et des sortants en difficulté.
Nous vous proposons ici ce qu'il faut retenir de ce 1ᵉʳ tour en Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vienne.
En Charente
En Charente, l’une des trois circonscriptions (la deuxième) ne connaît toujours pas les candidats en lice pour le second tour, en raison d’un recomptage des bulletins, toujours en cours en fin de soirée. Dans la circonscription de Cognac, les candidats d’extrême droite (Barthélémy Martin pour le Rassemblement national, Alain Janot pour Reconquête ! et Aurore de Clisson en tant que dissidente du RN) partaient divisés.
À Angoulême, René Pilato arrive en tête dans le chef-lieu du département, suivi par Thomas Mesnier qu’il affronte pour la troisième fois en deux ans.
Enfin, à Confolens, si le score de Caroline Colombier avait surpris en 2022, elle conforte son implantation dans le paysage politique local en arrivant en position très favorable pour le second tour.
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En Charente-Maritime
La fracture est la même sur le département de la Charente-Maritime : à La Rochelle, la candidate Emma Chauveau du Rassemblement National se situe en troisième position. Pour ce premier tour des élections législatives, les quatre autres circonscriptions voient le RN en tête, avec beaucoup de force, notamment dans les deux circonscriptions de Royan.
Ce n’est plus une surprise : déjà à l’époque et depuis bien longtemps, Royan est devenu un point d’ancrage au Front National. Dans la quatrième circonscription, Pascal Markowsky (Rassemblement national) devance largement son adversaire Raphaël Gérard (Ensemble). Le constat est le même dans la cinquième circonscription, où le candidat d'extrême droite Aymeric Mongelous est largement en tête au niveau des suffrages exprimés par rapport au candidat Horizons Christophe Plassard.
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Dans les Deux-Sèvres
Les députés sortants ont effectué une bonne résistance face au Rassemblement National, pour deux circonscriptions sur trois dans le département. Dans la première circonscription, Bastien Marchive (Divers droite) est en tête des suffrages exprimés devant Nathalie Lanzi (PS - Nouveau Front populaire) et Dorothée Champeau (Rassemblement National). Delphine Batho (Génération écologie - Nouveau Front populaire) affrontera, seule, au deuxième tour le 7 juillet, la candidate RN Mélody Garault, dans la deuxième circonscription des Deux-Sèvres.
Dans la troisième circonscription, c’est la démarche inspirée par Éric Ciotti qui s’est imposée. À l'issue de ce premier tour, Philippe Robin (Rassemblement national) devance le candidat sortant Jean-Marie Fiévet (Ensemble, parti de la majorité présidentielle). Comme pour les élections européennes, on constate une vraie fracture entre Niort, chef-lieu du département, et le monde rural, où s'est implanté le Rassemblement National.
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Dans la Vienne
Dans les deux circonscriptions de Poitiers, ville qui a élu une maire écologiste en 2020, les candidats sortants Lisa Belluco (Les Ecologistes – Nouveau Front Populaire) et Sacha Houlié (Ensemble) résistent et finissent en tête de ce premier tour.
En revanche, dans les deux autres circonscriptions du département, plus rurales, le RN cumule le plus grand nombre de voix avec une avance d’environ 10 % sur les deux députés sortants du MoDem, Pascal Lecamp et Nicolas Turquois. Arrivés en troisième position dans ces deux scrutins, les candidats du Nouveau Front Populaire, la socialiste Gisèle Jean et Yves Trousselle pour Place publique, ont d’ores et déjà annoncé leur retrait afin de faire barrage au parti d’extrême droite.
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