La campagne pour les élections dans les chambres d'agriculture s'est ouverte mardi 7 janvier. Si la FNSEA et son allié des Jeunes agriculteurs restent ultra-majoritaires, leur hégémonie est vivement contestée, en particulier par la Coordination rurale.
La domination de l'alliance entre la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) peut-elle être remise en cause à l'occasion des élections dans les chambres d'agriculture qui se tiennent du 15 au 31 janvier 2025 ? La Coordination rurale (CR) affirme que oui. Elle estime pouvoir ravir de nouvelles chambres à la FNSEA.
À la tête de trois chambres d'agriculture en France depuis les élections de 2019 (la Vienne, le Lot-et-Garonne et la Haute-Vienne), la Coordination rurale ambitionne de conquérir les chambres de la Dordogne, du Gers, de la Haute-Garonne ou de l'Aube qui, selon elle, pourraient basculer en sa faveur.
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Un scrutin mixte
La bataille s'annonce rude. La profession reste en crise et le mode de scrutin mixte continue de favoriser la liste arrivée en tête, actuellement la FNSEA. La liste majoritaire obtient la majorité des sièges. Les sièges restants sont répartis à la proportionnelle, suivant la règle du plus fort.
Ainsi, lors des précédentes élections de 2019, avec un peu plus de la moitié des voix (55,5%), l'alliance FNSEA - JA contrôlait 97 des 101 chambres d'agriculture. La Coordination rurale (avec 21,5% des voix) en contrôlait trois et la Confédération paysanne (avec 20% des voix), une seule, Mayotte.
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Pour les syndicats agricoles, le contrôle des chambres revêt une importance à la fois politique et financière. Les résultats du scrutin déterminent l'attribution du fonds de 14 millions d'euros alloué au financement des syndicats agricoles. Ils dessinent également le rapport de force entre les syndicats.
Quel modèle ?
Au quotidien, la chambre reste le premier interlocuteur de l'exploitant agricole. Son rôle est d'"améliorer la performance économique, sociale et environnementale" des exploitations, selon le Code rural. Ainsi, elle accompagne les installations et les projets stratégiques. Elle propose aussi des formations et distille ses conseils aux exploitants. Elle distribue également les subventions et peut choisir de soutenir un modèle d'agriculture plutôt qu'un autre.
Le positionnement stratégique des syndicats se révèle donc de première importance. La FNSEA s'inscrit dans un modèle agricole dit productiviste. La Coordination rurale se positionne en faveur d'une agriculture avec moins de normes et moins de réglementation écologique. Quant à la Confédération paysanne, elle se place en soutien aux petites exploitations et en faveur d'un modèle agricole respectueux de l'environnement.
La campagne électorale qui vient de s'ouvrir s'annonce le reflet de ces combats-là.
Les résultats devraient être proclamés le 8 février prochain.
