Plus d'une centaine de personnes ont manifesté ce samedi à Niort et à Poitiers pour protester contre le projet de bassines agricoles prévu en Poitou-Charentes.
La bataille de l'eau s'intensifie en Poitou-Charentes, des manifestants ont protesté simultanément dans la Vienne et les Deux-Sèvres pour protester contre les projets de construction de 93 bassines en Poitou-Charentes.
Le collectif "Bassines, non merci" a mené une matinée d'action ce samedi à Niort, ce mouvement est un premier coup de semonce avant les trois jours de mobilisation prévus les 25, 26, et 27 mars prochain.
Selon les opposants, la quinzaine de bassines prévues dans le Marais poitevin ne bénéficiera qu'à 220 exploitants sur les 5000 que compte le département des Deux-Sèvres.
Il y a un durcissement de nos positions dû à la volonté de passage en force de l'Etat français, on a appris que deux bassines ont été construites dans le Berry, c'est l'Etat qui durcit la situation, c'est l'Etat qui dit qu'on ne discutera pas et qu'on fera comme ça pour faire plaisir à la FNSEA.
Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines, non merci.
A Poitiers aussi
Des représentants de plusieurs associations ont également manifesté ce samedi à Poitiers contre les 41 projets de bassines agricoles prévus dans la Vienne. Après une occupation du pont Joubert, sur le Clain, les manifestants ont organisé une fausse partie de pêche, une parodie dans laquelle les pro-bassines sont hués par la foule. Un cortège s'est ensuite rendu à la préfecture de la Vienne.
Ce mouvement de protestation intervient alors que la préfecture et les irrigants sollicitent l'Agence de l'eau pour un financement des réserves de substitution.
"Nous sommes contre ces méga-bassines, les participants qui n'ont pas signé le protocole se retrouvent aujourd'hui pour dire que ce projet est nocif pour les milieux", s'insurge Francine Berry.
Pas de garanties suffisantes
"Nous n'avons pas suffisamment de garanties pour nous assurer qu'il y aura assez d'eau et que la nature et la biodiversité ne seront pas altérées", avertit cette militante.
"Il s'agit d'un protocole du désaccord. Il y a un danger d'assécher les nappes phréatiques. Aujourd'hui les nappes ne se sont pas rechargées. Il y a interdiction de puiser dans les nappes et dans les cours d'eau, jusqu'au 31 mars. Les bassines doivent se remplir entre le 1er décembre et le 1er avril, le changement climatique est là, nous ne pouvons pas l'ignorer. Ce projet ne tient pas en raison du changement climatique, il n'y a plus d'eau. Il est temps de passer à un autre projet de territoire", conclut Francine Berry.
Ce projet pose le problème du partage de l'eau et de l'accès à l'eau, selon a Confédération paysanne qui estime que ce projet n'est pas conforme car il ne permet pas l'accès à l'eau pour tous", alerte Nicolas Fortin, un agriculteur de la Vienne, membre de la Confédération paysanne.