Le second tour des élections municipales aura donc lieu - si tout va bien – le 28 juin. Décision prise hier par le Premier ministre, Edouard Philippe. Comment faire pour mener une campagne d’entre-deux-tours aussi longue ?
Elle sera longue, très longue. Plus d’un mois au lieu de 5 jours. Elle se fera vraisemblablement sans meeting, puisque les rassemblements de plus de 10 personnes dans un espace public sont toujours interdits.
C’est terrible cette campagne ! Pour l’instant, pour nous, c’est de la science-fiction. On est obligé d’attendre ce qui va se décider la semaine prochaine. Pour le moment, les publicités sont interdites dans les boites aux lettres… Est-ce que ce sera pareil pour les tracts de campagne ?
Pour nous c’est la base du job, s’inquiète Gérald Blanchard, tête de liste « Buxerolles naturellement » en ballotage légèrement défavorable (57 voix d’écart) par rapport à Ludovic Devergne, tête de liste « Buxerolles ma ville ».
Inquiétude aussi chez Jean-Hubert Lelièvre, candidat à Cognac.
Chez Poitiers Collectif aussi on table sur une campagne numérique.Le mois à venir sera étrange, essentiellement numérique et journalistique, avec le sentiment bizarre que cette campagne masquée, sans réunion publique, sans échange direct avec la population est « à part ». La base d'une campagne, c'est la relation humaine.
On n’est pas du tout inquiet dans la manière d’innover dans la campagne, on a déjà plein de pistes… On est à fond numérique avec l’organisation d’événements en live sur les réseaux sociaux comprenant une personnalité locale et nationale. Mais le numérique ne touche pas tout le monde. Notre priorité sera d’aller sur le terrain voir les gens en respectant les consignes de sécurité sanitaire, nous explique Charles Reverchon-Billot.
Même réserve chez Gérald Blanchard à Buxerolles dans la Vienne.
J’ai lancé l’idée que les gens pouvaient venir sur notre whatsapp. Le numérique c’est très bien, mais ça ne touche pas les personnes les plus âgées, ou les gens qui n’ont pas de matériel informatique chez eux. Ça va être très compliqué pour aller les voir. La base d’une campagne c’est la relation humaine. Si on ne peut pas échanger avec les gens…
La possibilité de faire du tractage et du boîtage, voilà surtout ce que souhaitent les candidats pour ce second tour. Tout cela avec le sentiment que la population n’est pas dans cette thématique électorale, regrette Jean-Hubert Lelièvre.
Pour autant, tous se disent bien évidemment prêts en cas de victoire le 28 juin. Ça tombe bien, parce qu’à l'issue de cette campagne totalement inédite, il y aura beaucoup de pain sur la planche pour les nouveaux édiles.